ParaMag - N°364 - Septembre 2017 - 39

>
RASSEMBLEMENT

importante lorsque les plus légers commencent à compléter la formation.
Dans le cas d'une figure complexe où un
grand nombre de personnes ne font pas
face au centre, comme c'est toujours
le cas au challenge de Klatovy, il est
d'autant plus difficile pour les extérieurs
de s'adapter au taux de chute rapide du
centre. C'est donc la technique inverse
qui est utilisée. À mi-chemin dans la
construction du 100 et plus, le centre se
relâche, par conséquent les vagues extérieures n'existent pas ou sont rapidement
maîtrisées, la figure est plate et tout le
monde est à l'aise. Pour les 17 anneaux
de Klatovy, cette stratégie fut d'autant
plus capitale, car une vis ne demande
qu'à flotter. Mais ainsi, les anneaux
furent rapidement maîtrisés.

Toujours
le troisième jour

Trois tentatives furent réalisées au
deuxième jour. Si la première fut
prometteuse, les deux suivantes furent
chacune tributaire d'une erreur technique individuelle qui agace toujours
organisateurs et participants dans ce
genre de groupe de haut niveau.

Au fur à mesure que ça rentre, la figure
qui se complète est en mouvance. Tout
le monde travaille afin de maîtriser les
anneaux fragiles qui s'articulent. Une
vague traverse toute la figure quasi complète, elle se déforme de part et d'autre,
une prise est ouverte puis refermée,
les poings se serrent encore davantage
pour ne plus rien lâcher. Tandis que les
dernières vis extérieures se ferment,
la vague est absorbée. C'est alors sept
secondes de magie ressenties par tous
au sein d'une figure ne bougeant plus,
saine et symétrique. Comme pour les
éditions précédentes du Klatovy 100way Challenge, c'est au troisième jour de
l'événement que le but fut atteint.
Les habitués du Challenge l'avaient dit :
«Ce sera pour aujourd'hui !»

Lâcher total

Il restait deux jours et demi et six sauts
à faire. Au grand bonheur de tous, les
organisateurs proposèrent des sauts de
séquence à 104 avec lâcher total entre
les figures. Malgré une journée de ciel
chargé, tous les sauts prévus dans le
package furent effectués. Les séquences
présentaient des figures avec tout le
monde de face, donc faciles pour ce
type de groupe, la difficulté étant un lâcher
complet et simultané entre chaque point.

La première figure à 104 se construisait
rapidement et sans la moindre erreur de
vol ici ou là, juste la perfection. La figure
était plate avec tout le monde regardant
le centre, la tête bien relevée, prêt à
lâcher dès que la clé était envoyée.
Il s'agissait d'un streamer (banderole)
de quatre mètres de long que Patrick
lâchait. Ce type de clé très visuelle ne
laisse aucun doute, contrairement à un
signe de tête qui n'est pas forcément vu
par tout le monde. Dès que chacun voit
le streamer partir, il lâche. Ainsi, le break
est parfaitement simultané pour le grand
plaisir de tous, car c'est très excitant
d'être en no contact à plus de 100 dans
un cercle imaginaire d'environ 30 mètres
de diamètre. Et la construction du deuxième point l'est tout autant.
Deux sauts à deux points à 104 furent
ainsi réussis, représentant la meilleure
performance mondiale pour ce type de
saut avec lâcher total. Le groupe de Klatovy battait son propre «record» à 102
réalisé après le diamant à 100 en 2014.
Pour conclure ce rendez-vous 2017, un
trois points avec lâcher total fut tenté, un
saut magnifique aussi, avec un troisième
point complet à 102, et malheureusement deux personnes manquantes suite
à une gêne durant la transition.
Ainsi se concluait cette quatrième édition
du Klatovy 100 way Challenge représenté par 21 nations. Avec quatre succès
consécutifs, cet événement est le seul
à proposer des challenges de cette taille
sur la planète «skydive». Les 17 anneaux
de Klatovy fut techniquement le plus
difficile des quatre défis.
Pour conclure ce rendez-vous durant
un dernier débriefing chaleureux, les
organisateurs s'amusèrent à dire que
toutes les personnes ici sous la tente
pouvaient s'octroyer le titre de
«Seigneur des anneaux». ■

39
Septembre17:364
paramag.fr

Mais c'est aussi grâce au tempérament
d'un tel groupe qu'un mauvais saut ou
deux n'empêchent personne de rester
concentré sur l'objectif. Cela fut un fait
au premier briefing du troisième jour,
juste avant de partir pour la quatrième
tentative des 17 anneaux de Klatovy.
Personne en retard à 8h30, tous équipés. Pas un mot et totale concentration
durant les deux seuls briefings avant
d'embarquer. Les deux organisateurs
soulignèrent cette ambiance en disant
que c'est un bon début pour un excellent
saut. Les sautants rejoignirent leur avion

respectif en claquant dans les mains
pour faire monter la détermination.
Sortie accrochée à 6 puis lâchée dans la
projection pour deux ou trois secondes
en étoile no contact. La clé est envoyée
pour construire la vis à 6 du centre.
La vitesse de chute est rapide. En 35
secondes, le cœur de la figure à 42 (sept
vis de six) est complet, bien ancré, sans
rotation. Les clés sont envoyées pour
que commence la construction des vis
extérieures et que le centre se relâche.
Le travail pour les extérieurs est délicat.
http://www.paramag.fr
ParaMag - N°364 - Septembre 2017

Table des matières de la publication ParaMag - N°364 - Septembre 2017
