ParaMag - N°361 - Juin 2017 - 38

NZ Aerosports

INTERVIEW

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Photo ci-dessus
Julien Peelman au travail sur le logiciel CATIA,
au sein des nouveaux locaux d'Icarus NZ Aerosports,
après le déménagement de 2014.

Notre accord a évolué très rapidement.
Je passais de moins en moins de temps
sur les suspentes et davantage sur
l'ordinateur... Il faut dire que ma cadence
aux suspentes était très lente, je n'étais
pas du tout productif !
Et en quoi consistait ton travail de
bureau ?
J'ai commencé par étudier la Crossfire
2 qui restait mon point de départ dans
l'entreprise. Ça a commencé par un gros
travail de modélisation de la forme de la
Crossfire 2 sur le logiciel de CAO.
Le but était de voir les points positifs
et ce qui pouvait être amélioré.
Au bout de quelques semaines,
un deuxième concours de circonstances
s'est produit. Suite à un problème
informatique (panne d'ordinateur),
je n'avais plus accès à mes données
et j'ai dû démarrer un autre projet, plus
secondaire. Il s'agissait de concevoir un
modèle paramétrique de parachute.

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nous avons trouvé comment faire passer
directement les nouvelles formes
vers la table de découpe.
Autrement dit, nous étions en mesure
de créer presque instantanément de
nouveaux prototypes, en modifiant
l'envergure ou la corde, et de les
exporter presque instantanément
vers la fabrication.
C'est à partir de ce stade que mon
passage chez NZ Aerosports a
complètement changé.
Qu'est-ce qui a changé ?
Après quelques semaines, je suis passé
à plein temps sur la conception des
voiles avec Jyro !

C'est-à-dire une forme de parachute
guidée par une série de chiffres qui en
définirait la forme.

Nous avons commencé à produire des
prototypes toutes les semaines et à les
tester au fur et à mesure. Nous avons
produit toutes les idées que Jyro avait
eu en tête durant 20 ans, et ça faisait
beaucoup ! Il n'avait jamais vraiment
pu tester la plupart de ces idées,
par manque d'outil, que ce soit en
simulation ou en réel.

En agissant sur les chiffres, on peut
modifier très rapidement la forme ou en
faire une nouvelle. Ce projet, qui n'était
pas prioritaire au départ, s'est révélé
très intéressant à partir du moment où

Nous avons commencé à avancer très
rapidement. En 6 mois nous avons
énormément appris, nous avons trouvé
les limites de chaque paramètre et l'influence qu'ils ont sur le vol.

Quel est ce logiciel que tu as introduit
chez le fabricant ?
C'est le logiciel CATIA (conception
assistée tridimensionnelle interactive
appliquée) qui est édité par Dassault.
C'est un logiciel de CAO (conception
assistée par ordinateur) conçu au départ
pour l'aéronautique et utilisé depuis dans
diverses applications.
Avec quoi ils travaillaient avant, chez
NZ Aerosports ?
Avec les logiciels fournis par la table
de découpe du tissu. Il s'agit de logiciel
en 2 dimensions où les panneaux sont
dessinés indépendamment les uns des
autres.
Il faut donc construire l'assemblage en
l'imaginant dans sa tête pour pouvoir
visualiser la forme finale du parachute
en vol. Dès que la forme est complexe,
comme sur les voies de hautes performances, c'est très long et très compliqué.
Qu'est-ce qui change avec un logiciel
comme CATIA ?
Avec un logiciel 3D, la démarche est
inverse, on part directement de la forme
souhaitée, la forme finale, ensuite on la
découpe en morceaux, on la met à plat
et on l'exporte vers la table de découpe.
Ce changement apporte une plus grande
liberté, plus de rapidité de création
et il nécessite moins d'efforts.
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