ParaMag - N°359 - Avril 2017 - 5

>

ses concurrents, mais dans le cas
présent il s'agit aussi de rester dans la
droite ligne de ses origines : aux ÉtatsUnis, dès l'ouverture de la première
soufflerie commerciale, il était question
de "indoor skydiving".

ÉDITO

Dans le langage courant, les pratiquants anglo-saxons utilisent aussi
beaucoup le mot "tunnel", raccourci de
"wind tunnel", en traduction littérale
"tunnel à vent". Mais "tunnel",
ce n'est pas très vendeur...
Aux États-Unis, on ne se préoccupe pas
beaucoup de sémantique, d'accord,
mais il y a tout de même une autre
considération. Comment définir ces
souffleries de type Tornado (voir en
page 42) qui sont mobiles et en plein
air ? C'est que le parachutisme
indoor se pratique aussi en... outdoor !
Et le phénomène n'est pas négligeable,
il y a déjà cinq souffleries de ce type
implantées en France, dont quatre sur
des centres de parachutisme.
C'est bien en version "plein air" que la
première soufflerie commerciale est
apparue en Suisse, en 1992, sous le
nom de Airodium. Les souffleries à ciel
ouvert sont toujours bien présentes sur
le marché, comme le montrent les
photos ci-contre. Il s'agit de souffleries
Aerodium, dont le constructeur est
implanté en Lettonie. Aerodium a aussi
produit Flying Dream, une magnifique
réalisation apparue récemment en
Chine (voir brève "Flying Dream" en
début de magazine).
Mais c'est en version indoor que les
performances des souffleries sont les
plus poussées, avec des veines de
grand diamètre comme celle de 32
pieds à Abu Dhabi (voir brève "Soufflerie de 32 pieds" dans le ParaMag
n°355 de décembre 2016).
Le président David Roth l'a annoncé
officiellement lors de l'assemblée
générale de la FFP le mois dernier,
l'olympisme est le nouveau projet phare
de la fédération: "Qui n'a jamais rêvé de
voir nos équipes de France championnes
olympiques ?" C'était lors de son
premier discours en tant que président.
Et il s'agit de parachutisme en
soufflerie...

Même si cette volonté fédérale est
portée par un rêve, comme l'a dit luimême le nouveau président, elle est

tout à fait défendable. Rappelons que
la soufflerie faisait déjà partie des
disciplines de démonstration présentées
lors de la cérémonie de clôture des
Jeux Olympiques d'hiver 2006 à Turin.
Le domaine sportif et le secteur
commercial se rejoignent ainsi autour
du mot "chute libre". Aujourd'hui,
les baptêmes en tandem et en
soufflerie vendent les sensations
que produit la "chute libre".
Finalement tout ça tourne en boucle,
comme les chuteurs dans leur tube...
Ce sujet est pourtant à prendre au
sérieux, car il engage des réalités
économiques et sportives entre deux
pratiques qui sont proches,
mais fondamentalement différentes.
Le code du sport (écrit par la FFP
pour ce qui concerne le parachutisme)

précise bien que la réglementation
et l'enseignement de la "chute libre en
soufflerie" sont différents de ceux du
parachutisme. S'il s'agissait de la
même pratique, il n'y aurait pas besoin
de diplôme ou de qualification spécifique pour l'encadrer et l'enseigner.
Pour autant, le vol en soufflerie semble
être le terme le plus approprié à définir
cette pratique et les sensations qu'elle
procure. Il suffit d'écouter les adultes
néophytes et les enfants qui découvrent
et admirent, spectateurs de cette activité
en plein essor, pour s'en persuader :
il est question de "voler", de "flotter"
et même de "nager" dans l'air. Ne dit-on
pas que "Seuls les parachutistes savent
pourquoi les oiseaux chantent"...?
Alors..., vive la chute,
puisque "peu importe le flacon,
pourvu qu'on ait l'ivresse !" ■

05
Avril17:359
paramag.fr

Avec la candidature de la France pour
les Jeux de 2024, cela donne un
certain relief au projet. Lorsqu'il s'agit
de discipline olympique, la sémantique
prend une tout autre importance !

Vol de démonstration avec deux tubes dans la soufflerie à ciel
ouvert Aerodium de Latvia, en Lettonie.
Photo Aerodium
http://www.paramag.fr
ParaMag - N°359 - Avril 2017

Table des matières de la publication ParaMag - N°359 - Avril 2017
