ParaMag - n°356 - Janvier 2017 - 47

L'année suivante, nous avons dû arrêter
avec le Pilatus, à cause des plaintes de
riverains sur Annemasse en toute proximité et aussi Genève. Nous avons failli
fermer le centre à cause de cela, mais
nous avons pu maintenir l'activité para
avec un Cessna 206 Soloy, beaucoup
plus silencieux.

Je n'ai jamais cherché à cacher quoi que
ce soit, et d'ailleurs, dès les premières
années (2011) à l'occasion du colloque
annuel de la FFP, nous avions eu
l'occasion d'échanger sur le sujet
avec le Jean-Maurice Dradem,
le DTN à l'époque.

Avec seulement six places à bord,
grâce aux perches, nous avons pu
continuer l'activité loisir avec le Soloy,
car l'activité tandem n'occupait pas toute

J'ai toujours eu une attitude ouverte,
en étant prêt à expliquer et à partager la
technique, tout en écoutant des éventuels conseils venant de l'extérieur.

la disponibilité. Sans cela c'était terminé,
nous serions devenus rapidement un
centre à tandem. La perche a sauvé
l'école !
Quelle expérience totalisez-vous à ce
jour avec les perches ?
Nous totalisons environ 7000 sauts sans
incident ni accident. À Annemasse,
on n'utilise plus que ce système,
car les pilotes y viennent naturellement.
La formation est très rapide, car ceux qui
l'essayent sont des pilotes expérimentés
et ils sont immédiatement convaincus
par la facilité d'utilisation.

Et je n'ai jamais cherché à fabriquer
et à former ailleurs que chez moi,
même si j'avais des demandes.
Aujourd'hui j'observe que le système a
évolué, avec l'utilisation d'un aimant
de débrayage et d'un petit parachute
stabilisateur, en cas de libération.
C'est une très bonne chose et nous
appliquerons ces améliorations. ■

DOSSIER

Durant notre dernière année avec le
Pilatus, nous avons commencé à utiliser
ce système sur Annemasse, ça nous
permettait de conserver des places libres
dans l'avion pour les sautants et tout le
monde était content.

Comment le système s'est-il développé
à l'extérieur de chez vous ?
Ça s'est fait naturellement, par les pilotes
de passage ou lorsque je me déplaçais
sur d'autres centres. Au début, pour la
plupart, les autres pilotes étaient assez
réfractaires à cette pratique et certains
utilisateurs actuels avaient juré
qu'ils ne sauteraient jamais avec ça !
Petit à petit, comme nous avons continué
à utiliser les perches à Annemasse
et que nous en étions satisfaits,
d'autres ont commencé à s'y intéresser.

Cela demande un effort de la part du
pilote, effort physique et aussi d'attention.
Avec la perche, le pilote conserve plus de
mobilité, que ce soit en chute ou sous
voile, et jusqu'à l'atterrissage.

Note en bas de page
* Le conseiller technique régional (CTR) est un
agent de l'État, ayant une compétence avérée dans
sa discipline. Il est en priorité chargé des formations
des futurs formateurs, de l'entraînement, mais aussi
de projets de développement. Il assure la liaison
entre la direction régionale de la jeunesse, des
sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) auprès de
laquelle il est affecté, les organes déconcentrés de la
fédération sportive (ligue, comités régionaux et départementaux) et les différents services publics ou
privés qui participent au développement des APS.
Extrait de www.sports.gouv.fr
Mise à jour le 16 avril 2013

Le contrôle de la DRDJS

Le 23 août 2016, un centre de parachutisme non associatif et agréé FFP a été
soumis à un contrôle d'un inspecteur de la DRDJS (Direction régionale
et départementale de la Jeunesse, sport et cohésion sociale). Ce type de contrôle
se fait selon une fiche de suivi d'un établissement d'activités physiques
et sportives, et il porte sur divers points administratifs et techniques.
Parmi les points contrôlés, il y a, par exemple : le respect du minimum requis
pour le déroulement d'une séance de sauts, l'affichage obligatoire de certains
documents, les garanties d'hygiène et de sécurité, la présence et la tenue des
livrets parachutes, d'un registre de sécurité, etc. Il y a donc des points qui
concernent le sport en général et d'autres qui concernent le parachutisme
en particulier.
Dès le début du contrôle, l'inspecteur a expliqué au directeur technique qu'il
n'était pas familier au parachutisme, et qu'il avait plutôt l'habitude de contrôler
des centres équestres ou tout autre établissement sportif «grand public».
Il se référait donc, conformément à la procédure, à la «fiche de suivi».
Or, à la ligne 34 de cette fiche, il est indiqué d'origine « Système de désolidarisation pour équipement de prise de vue embarqué qui présente des risques
d'accrochage (GoPro, etc.) » Il n'est pas précisé quel type d'équipement
il s'agit de vérifier.

Photo ci-dessus
Exemple de montage embarqué sur la main avec
une mini-caméra de dernière génération.

Il n'est pas précisé qu'il s'agit des perches, mais de fait, il est avéré que c'est
bien ce qui a été contrôlé par l'inspecteur de la DRDJS, et qu'il n'a fait aucune
remarque particulière concernant l'utilisation de ce système.

47
Janvier17:356
paramag.fr

Conformément à l'article. A. 322-159. du code du sport : «Le casque équipé
d'appareils de prise de vue possède un système de dégrafage rapide.»,
on peut logiquement supposer qu'il s'agit de vérifier les casques concernés.
Mais sur le terrain, l'inspecteur s'est directement intéressé aux perches,
et il a demandé à vérifier, en situation et sur les moniteurs présents à l'embarquement dans l'avion, si elles étaient bien équipées d'un système de libération.
Cette précision n'a pas manqué d'interpeler le directeur technique et l'inspecteur a alors expliqué que le contrôle se faisait suite à une dénonciation par
courrier anonyme. Ce n'était donc ni par hasard, ni par esprit de perspicacité
que les perches étaient contrôlées en situation, en lieu et place des casques.
L'annotation portée par le contrôleur à la ligne 34 de la fiche de suivi est la
suivante : "Vérification lors de la visite de la présence d'un système dans
l'avion au cours de la visite avant décollage"

http://www.sports.gouv.fr http://www.paramag.fr

ParaMag - n°356 - Janvier 2017

Table des matières de la publication ParaMag - n°356 - Janvier 2017