ParaMag - n°353 - Octobre 2016 - 32

INTERVIEW

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Notre attachement à la région Sud et
Sud-Ouest vient des entraînements des
équipes de France à Pamiers et du coup
nous avons aussi des amis sur Pau, où
nous faisons de l'animation.
Où êtes-vous basés géographiquement ?
Quel est votre statut professionnel,
votre situation familiale ?

Géographiquement nous sommes basés
entre Angoulême et Limoges, depuis
cette année, afin de pouvoir nous rapprocher de nos familles. Nous sommes pères
de famille, j'ai deux enfants (7 ans et 20
mois) et Pierre a un garçon de 18 mois.
Nous sommes tous les deux militaires
avec un statut de sportif de haut niveau
de la Défense. Nous sommes 90 sportifs
militaires de différents sports détachés
dans Armée de Champions, dont une dizaine de parachutistes militaires. Yohann
Aby a le même statut que nous.
Revenons sur la compétition de Chicago.
Qu'est-ce qui a fait la différence pour
devenir champions du monde ?

Les deux derniers stages d'entraînement,
après Vichy, ont payé, nous étions sur la
bonne courbe ascendante. Ils ont permis
à Pierre d'améliorer ses prises de vue,
et ça été un plus par rapport à ce
que nous avions présenté aux
championnats de France.
Bien sûr, il y a toujours la cotation
internationale des juges, qui est différente de celle d'un championnat
national. En discipline artistique,
il y a la part subjective du jugement,
celle qui fait que le programme libre
qu'on propose plait ou non aux juges.
Apparemment le nôtre a bien plu
et il a marqué les esprits, avec un
«Robin Spin» au milieu et un final
en mode Phénix.
Pourquoi avoir choisi le thème
du Phénix ?

Nous avons déjà présenté plusieurs
thèmes en championnat du monde, ça
avait démarré avec le «gentleman» et le
chapeau vissé sur la tête, jusqu'en 2012.
Après Dubaï, on est partis sur le toréro,
on trouvait que visuellement c'était joli et
ça permettait aussi de reproduire des
mouvements de passe dans le ciel.

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Comme il faut du renouvellement, on a
commencé à repartir avec un thème sur
le coq français. Mais ça ne fonctionnait
pas bien, artistiquement et mentalement.
Et vu qu'à la coupe du monde à Teuge,
l'an dernier, après avoir démarré en tête,
on était tombés de haut en se faisant
descendre en flammes sur la deuxième
notation des imposés, la manche 5,

Préparation et répétition minutieuses d'un enchainement de freestyle
pour Loïc Perrouin et Pierre Rabuel. Photo Laurent-Stéphane Montfort

il nous est venu l'idée du Phénix.
C'est l'image de la renaissance, de ceux
qui ne lâchent rien. Elle symbolisait pour
nous la sortie d'une période de doute,
suite à cette grosse déception.

Et cette année ça a payé. Le fait de créer
un personnage nous donne de l'inspiration et des idées pour construire le libre,
s'il n'y avait pas ce fil conducteur,
nous serions moins créatifs.

D'où te vient ce goût prononcé pour les
déguisements, et les pitreries ?

Pourquoi avoir ajouté un masque,
sous le casque intégral ?

Ça me vient de mon père. Il fait énormément de théâtre, et j'en fais moi aussi,
car je suis allé très jeune sur les
planches, et très jeune je voyais mon
père faire du comique. En clair, je l'ai
toujours vu faire le clown !

C'est inspiré du Cirque du Soleil,
et on voulait soigner certains détails :
le masque ajoute une touche «oiseau».
Il faut qu'il se plaque bien sur le visage
pour ne pas être gênant, en chute.

Ce qui ne m'empêche pas de prendre la
compétition très au sérieux, mais comme
nous sommes dans une discipline artistique, nous misons sur le côté créatif.

Ce soin du détail démontre que l'on
prend la compétition très au sérieux,
même si on apparaît souvent dans un
état d'esprit «clownesque», sur les drop
zones ou sur les réseaux sociaux.

Remerciements
Armée de Champions, FFP, région et ligue de Bretagne, Club Parachutisme
Sportif d'Ille et Vilaine (CPSIV), ville de Rennes, Flyin Liège, Cookie Helmet,
Larsen&Brusgaard, Boogieman, Speed L'M, Mirage Systems, Vigil AAD,
NZ Aerosports, Matwatches, Nout Skywear, Axial Xtrem Wear.
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