ParaMag - n°353 - Octobre 2016 - 16

Domique Loyen saute de la nacelle l'extracteur à la main et attend avant d'ouvrir.
Voile ouverte à 30 mètres de l'eau, le public est ravi mais la baignade loin du radeau est garantie !
Photos Françoise Hurlin

RASSEMBLEMENT

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Sam Hardy, Nate Jones, Simon Wandeler
et de l'Australien Christopher McDougall plus connu sous le nom de "Douggs",
pour des vols wingsuit à cinq en formation
diamant, au départ d'un hélicoptère,
ainsi que pour les vols Base-wingsuit
à partir de la falaise de Malatraix.
Les sauts d'hélicoptère se faisaient sur
le site, les départs de la falaise étaient
retransmis en direct sur écran géant,
devant le public.
Au vu de la hauteur de départ (84 mètres),
les sauts de grue étaient réservés à une
équipe très expérimentée : David Laffargue,
Pierre Martino, Thibault Cheval, Gautier
Bourgard et Dominique Loyen.
Les départs se sont faits en général en
static-line, l'extracteur attaché à la
nacelle par une ficelle à casser de 40 kg
de résistance. Une technique qui permet
d'être ouvert assez haut pour pouvoir
rejoindre le radeau le plus proche
et ne pas mouiller le parachute.
Dominique Loyen se permettra tout de
même une ouverture à 30 m de l'eau
après avoir sauté l'extracteur à la main,
et bien attendu avant de le lancer.
Un beau saut bien spectaculaire et bien
propre, par contre ouvert trop bas il finit
à l'eau juste sous la grue, sans aucune
chance de rejoindre le radeau ! Avec en
bonus la galère de devoir faire sécher le
parachute avant le pliage et le prochain
saut... Pour ces sauts bas, David Laffargue
ne boude pas son plaisir : "L'impression
est géniale, la vue sur le lac est superbe,
et le public qui peut enfin nous voir
sauter de très près, c'est beau !"

Octobre16:353
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Composé de Rodolphe Cassan,
Sébastien Brugalla, Julien Millot, Arnaud
Longobardi et Freddy Montigny, le team
Flying Frenchies est lui aussi bien présent
pour l'occasion avec des vols XRW à 4
de parapentes ou d'hélicoptère. Arnaud
saute le premier de l'hélico en direct-bag
avec une voile de speed-flying Swing,

suivi deux secondes après par trois
wingsuiters. Le but est de construire une
formation main dans la main avec une
wingsuit de chaque côté de la voile de
speedflying et un wingsuiter en suivi
vidéo. À 150 m de l'eau, Arnaud se
largue de sa voile et ouvre son parachute
monovoile, tout comme les wingsuiters.
Tous se posent sur le radeau, démo
réussie !
Là où tout devient fou, c'est lorsque
Sébastien se pose sur un petit radeau
de deux mètres de diamètre placé
devant le public, et que Rodolphe le suit
et s'y pose aussi ! Poser à deux sur un
radeau minuscule, il s'agit bien d'une
performance due à l'incroyable virtuosité
aérienne de ces pilotes d'exception,
et pas seulement à la prime de 500
euros promise par les organisateurs
de l'Acro Show !
D'autres aussi opèrent de belles démos
et de beaux vols, comme Antoine
Laporte (dont ParaMag a déjà parlé
récemment à propos de ses combinaisons et wingsuits expérimentales de
grande surface), Josua Schwienbacher
et son pote Yoshi. Ou bien Francis
Heilmann qui vole en parapente avec
son Mégatube Coupe Icare de
100 mètres cube, et saute de parapente
avec ses vieux parachutes à tuyères
Olympic et Papillon des années 70.
Des objets anachroniques et des voilures
rondes historiques vieilles de 46 ans
avec lesquelles il arrive même à se
poser au centre du radeau sans
aucun entraînement
(puisque c'est interdit en France !).

Démos dans un gant
de velours
Base-jump de falaise ou de grue,
wingsuit, track-pants, sauts de

parapente et wingsuits d'hélico, sauts
spéciaux avec parachutes ronds à
tuyères, un groupe de 44 baseux
et parachutistes expérimentés était
rassemblé pour les démonstrations en
public, auquel il faut ajouter les paras
«classiques» venus sauter avec leur
Pilatus Flying Devil. Et sans compter
les nombreux pilotes de parapente
acrobatique présents, ainsi que
les vols groupés de vieux parapentes
des années 80.
Quelle que soit leur notoriété nationale
ou internationale, les paras et baseux
en démonstration ne sont là que sur
invitation et cooptation, et sont cadrés
chaque matin lors du briefing de Nicolas
Bossard. Sous la décontraction suisse
et la bonne humeur permanente de
Nicolas, on sent la main de fer dans le
gant de velours. Aucune erreur n'est
permise, et celui qui voudrait survoler le
public, ouvrir trop bas ou prendre des
risques insensés est prévenu : il quittera
l'Acro Show dans la minute même
et n'y remettra jamais les pieds !
La fête ne doit pas être gâchée par un
risque-tout, comme l'a été la Coupe
Icare 2015 par un pilote de deltaplane
incompétent et mal équipé au regard de
la démonstration de voltige qu'il prétendait
opérer en aérologie difficile ce jour-là.
À l'Acro Show 2016, la formule
fonctionne parfaitement puisque cette
année encore, aucun incident ni aucune
mise en danger notoire n'ont été
observés, malgré la réputation "extrême"
des disciplines diverses en présence.
Finalement, en Suisse la confiance
accordée au contact humain et au
professionnalisme des pilotes de
démonstration serait-elle plus efficace
que la défiance administrative bien
française que nous subissons depuis
des décennies ? ■
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