ParaMag - n°352 - Septembre 2016 - 28

Des membres de l'équipe parachutiste de
présentation et de compétition de l'armée
de l'air (EPPCAA) concourent chaque
année en vol relatif sur le circuit FFP.
Suite aux départs de certains cadres,
la constitution de l'équipe VR-4 a connu un
gros changement. En 2016, elle rassemble
des jeunes relativeurs qui totalisent une
moyenne de 500 sauts. Ils se sont présentés
avec seulement une cinquantaine de
sauts d'entraînement ensemble (quatre
semaines de préparation leur sont proposées
au minimum chaque année, mais elles
restent contraintes à leur disponibilité
professionnelle) et 7 heures de soufflerie.
L'entraînement d'avion se déroule exclusivement à Cahors, centre école parachutiste
où se déroulent également les séances de
saut des SAPS (sections de l'armée de l'air
de parachutisme sportif). Bien qu'affectés
sur tout le territoire métropolitain,
les ambassadeurs de l'armée de l'air se
retrouvent donc dans le Lot, non seulement
pour s'entraîner en vol relatif avant les
compétitions, mais aussi pour se préparer
à leur principale raison d'être que sont les
sauts de démonstration effectués chaque
année à l'occasion d'une quinzaine de
meetings. Ils font ainsi partie du groupe
des 21 ambassadeurs chargés de représenter l'Armée de l'air dans diverses
manifestations aériennes et compétitions
du circuit fédéral.

Septembre16:352
paramag.fr

Claude Lamir, capitaine de l'équipe VR-4
de l'armée de l'air, troisième participation
aux championnats de France :
«En coupe de France à Maubeuge, nous
avons fait 8 points de moyenne en N2.
À Vichy nous passons à 10,5 points de
moyenne, mais en N1. C'est donc un net
progrès pour nous, l'entraînement a porté
ses fruits, d'autant que c'est le premier
championnat et les premiers sauts en N1
pour la majeure partie de l'équipe. Notre
difficulté principale en début de saison a
été de caler les sorties : nous nous entraînons de Pilatus, la coupe de France s'est
faite de Caravan et les championnats de
Casa. Nous avons aussi beaucoup travaillé
les blocs inverses. Bien que satisfaits du
résultat, il n'est pas évident pour nous de

Nous sommes sur la troisième marche du
podium, derrière les équipes de France,
c'est l'objectif qu'on s'était fixé et nous
l'avons atteint : nous sommes heureux !»

Il faut également savoir que pour des
jeunes parachutistes, l'obligation du brevet
D pour Vichy peut être un frein, à commencer par le nombre minimum de sauts,
qui est de 300. Certains jeunes compétiteurs doivent donc passer le brevet D juste
pour pouvoir participer aux championnats,
quel que soit leur niveau technique.
Notre seul regret cette année a été d'être
obligés de tourner sans remplaçant par
manque d'effectifs. L'un de nous s'est
blessé et cela nous a privé de faire la première étape de la coupe de France. À
cause de cela, nous avons perdu la médaille d'argent au classement de la coupe
de France.»

FFP

L'équipe VR-4 Armée de l'air :
Claude Lamir, Laura Bar, Mickaël Duillet,
Ludovic Curiel, filmés par Mohamed Saidi.

Techniquement, durant les coupes de
France, nous avions un point faible sur les
imposés, une grosse erreur qui revenait
et qui nous coûtait cher en points.
On a travaillé dessus, Greg Crozier nous a
donné un coup de main durant les entraînements en soufflerie et on a fait un meilleur résultat aux championnats de France.

L'équipe VR-4 Air Celtic LVR :
Julie Fournier, Myriam Herry,
Bruno le Bihan, Thomas Roudaut,
filmés par David Potrel.

FFP

COMPÉTITION

le valoriser : nous ne sommes jamais que
cinquièmes. En effet, la présence des quatre
équipes de France à cette compétition
rend impossible l'accès au podium N1
pour une jeune équipe comme la nôtre.
La création d'une catégorie élite ou haut
niveau avec un classement spécifique
permettrait de faire évoluer les choses et
certainement d'attirer plus de concurrents
dans une catégorie open.

Points de vue
d'équipes

L'équipe de freefly French Connection
Pujaut, médaille de bronze, :
Romain Garigliet et Mathias Skupin sont
filmés cette année par Fahrid Boude Bouda.
Les deux performers étaient vainqueurs de
la coupe de France N2 en 2015 avec leur
équipe French Connection Saint Galmier
(ils étaient filmés par Henri Bourrellis).
Ils se présentent cette année en N1 ;
avec 30 à 40 heures de soufflerie chacun,
entre 1000 à 2000 sauts au compteur
et une saison d'entraînement 2016 à 7
heures de soufflerie et 150 sauts
d'entraînement, la mauvaise météo les
ayant ralentis. Ils sautent à Pujaut, Corbas
et Gap. Leurs sponsors : BV SPORT,
la ligue Rhône Alpes et le CEP de Pujaut.

«Un entraînement comme celui-là,
ça représente un gros sacrifice temps
et financier, tout le monde ne peut pas se
le permettre. Et puis il faut de la motivation... Nous avons réussi à passer le cap,
mais l'absence de N2 aux championnats,
c'est vraiment un gros frein. L'année dernière, nous n'avons participé qu'aux
coupes de France. Cette année, nous
avons adoré l'ambiance de ces championnats de France : on rencontre les autres
disciplines, on a du temps pour se parler,
voir comment ça se passe. C'est plus
convivial que les coupes de France,
mais sur un plan sportif, ce n'est pas
motivant pour les jeunes équipes.

Pour une première participation en
compétition avec 25 sauts d'entraînement
(et pas de soufflerie) et une expérience
moyenne située entre 450 et 800 sauts
chacun, cette jeune équipe n'a pas
à rougir de sa dernière place.
Julie Fournier, capitaine de l'équipe,
première participation aux championnats
de France, explique la démarche des
Bretons (et comme on le sait, en para,
Breton rime avec compétition...) :
«Nous sautons à Vannes, mais on vient
de différents clubs (dont Renne et Lorient).
J'avais déjà fait une équipe N2 l'an dernier
avec Bruno Dervout et Claire Victoire,
qui est passée en équipe espoir.
Cette équipe s'est arrêtée et avec Bruno,
on a eu envie de continuer.

L'objectif de cette nouvelle équipe était
de découvrir la compétition en VR.
Vichy est un grand rendez-vous à nos
yeux, avec toutes les disciplines présentes,
les compétiteurs qui connaissent déjà en
parlent et ça donne envie aux autres de
venir. C'est une bonne expérience,
qui permet aussi de bénéficier des conseils
du haut niveau. Il y avait toujours
quelqu'un pour nous aider durant les
briefings. En juillet, nous avions découvert
la coupe de France à Maubeuge dans le
même état d'esprit, pour Pau nous n'étions
pas disponibles et pas du tout entraînés.
On s'est éclatés et on n'est pas déçus,
on a fait des belles rencontres,
c'est ça que l'on retient.
Et les sauts de Casa aussi !
C'était impressionnant, et c'était une
première pour la plupart d'entre nous,
ça reste une expérience particulière.»

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