ParaMag - n°352 - Septembre 2016 - 20

COMPÉTITION

CHAMPIONNATS
DE FRANCE
SEPTIÈME ÉDITION CONSÉCUTIVE
À VICHY
Par Bruno Passe

Déjà dans les années 60, c'est sur l'aérodrome de Vichy-Charmeil
que se déroulaient systématiquement les championnats de France.
La tradition a perduré jusqu'au début des années 90,
période à laquelle les championnats ont commencé à devenir
itinérants, sur des sites comme Annecy et Rodez, ou sur les
centres : Pujaut, Caen, Royan, Agen, Gap, Strasbourg, Brienne, etc.
Le point final de cet "et cetera" et de cette itinérance fut l'édition
de Maubeuge en 2009. Autant l'écrire tout de suite : du 4 au 7 août
dernier, le point négatif de cette septième édition consécutive
à Vichy-Charmeil fut la faible participation.
Montre-t-il qu'il est temps de bouger, à nouveau ?
Cette édition 2016 marquera-t-elle la fin d'un cycle ?

Cette faible participation n'est pas une
surprise. Elle était déjà évoquée dans notre
édition ParaMag précédente à propos des
coupes de France, notamment en vol
relatif. Il semble que ni le lieu (Vichy),
ni la qualité de l'organisation (FFP) ne
soient véritablement en cause dans cette
pénurie de participants. Qu'elle soit
humaine ou matériel, la «mécanique»
des championnats de France a, une fois de
plus cette année, fonctionné avec
efficacité. C'est l'essence même de la
compétition qui est mise en question.
Outre quelques améliorations comme la
soirée de gala, l'affichage des résultats en
PA ou la restauration, l'organisation utilisait
la même recette que les années précédentes. Soucieux d'éviter à nos plus fidèles
lecteurs une énième description de cette
organisation, nous la plaçons cette fois en
encart «Organisation».
Autant l'écrire tout de suite (aussi) :
la nouveauté réussie cette année fut une
soirée de gala organisée en plein air et sur
le site même de l'aéroport de Charmeil,
dans le village de tentes à l'implantation
revisitée, très conviviale. Orchestre, DJ,
repas de qualité, la météo apporta la
touche indispensable à une belle réussite.

Septembre16:352
paramag.fr

1966

Les éditions précédentes au Palais des
Congrès de Vichy, même réussies,
ont fini par lasser certains compétiteurs,
qui avaient manifesté un besoin de changement. La fédération les a écoutés,
a misé sur la nouveauté, jaugeant le risque
météo au moyen d'une mise en place de
qualité : vastes tentes avec plancher,
agrémentées de fauteuils et d'éclairages
pour cette belle soirée. Donc, tout est bien

2016

qui finit bien ? Revenons-en au début de
ces championnats.
C'est sous un soleil de plomb que la
majorité des compétiteurs arrive le
mercredi après-midi. Majorité,
car les jours précédents s'était déroulé le
championnat de France ascensionnel et
ses épreuves de précision d'atterrissage.
Le site des championnats et une partie du
personnel FFP (élus, salariés et bénévoles)
sont donc déjà en place depuis quelques
jours, au moment où les compétiteurs
«d'avion» arrivent.
Inscriptions, vérifications des brevets, des
documents et des parachutes, la fédération
se doit d'être exemplaire et certains se
voient refuser momentanément l'accès aux
championnats. Heureusement qu'il y a un
plieur-réparateur (cette année encore,
Antoine Belda, merci à lui !) sur le site pour
replier un secours Atom (CS 194 de juillet
2016) ou faire certaines réparations.
Dès le jeudi matin, la direction de la compétition lance les épreuves dans la plupart
des disciplines compatibles entre elles,
que ce soit sous voile ou en chute, dans le
vaste espace aérien qu'offre Vichy-Charmeil.
Mais le ciel se couvre progressivement,
une alerte orageuse est même annoncée,
les «stand by» se multiplient jusqu'à
l'arrêt complet des épreuves qui laisse la
place à une après-midi sous la pluie.
Le vendredi matin, le soleil aura du mal à
chasser l'humidité, les organisateurs
devront encore jouer à cache-cache avec
les nuages et le vent, multipliant les appels
à l'embarquement et encore des stand-by.

Photos du haut : Sur cette couverture de la presse
spécialisée de 1977, l'aérogare de Vichy telle qu'on
peut encore la voir de nos jours, le public en moins
(surtout sur le toit !). Et de nos jours, pour les compétiteurs, plus question non plus de venir se poser
sur le gazon, à quelques mètres du public...
1966 - 2016, 50 années séparent ces deux photos
de précision d'atterrissage. En voilure hémisphérique,
le champion de France 1966 Jacques Rode va
marquer un carreau, sur cible en gravier. Sur le même
site, et vu presque sous le même angle, le champion
de France 2016 Thomas Jeannerot va également
marquer un carreau, sur cible gonflable.
Archives Musée de la Chute à Strasbourg
Photo Bruno Passe

Comme bien souvent, ce sont les disciplines en chute, et donc filmées en vidéo
chute qui tirent le plus rapidement leur
épingle du jeu, et plus particulièrement
les disciplines artistiques.
Les disciplines sous voile, précision et voile
contact, sensibles à la force du vent,
ont du mal à aligner des manches
consécutives. À l'inverse, pour la catégorie
«handi», un vent soutenu est attendu par
les porteurs tandem, soucieux de poser
leurs passagers-compétiteurs en douceur.
Le vol relatif, pris dans le feu croisé des
doubles appartenances et d'un manque
flagrant de combattants, est «balloté» d'un
type d'avion à un autre : le Casa de
Lapalisse ou un des deux Cessna Caravan.
Le vendredi après-midi, le beau temps finit
par s'installer et laisser la place à un beau

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