ParaMag - n°344 - Janvier 2016 - 56

Conseils
de pros
Loriou
Par Benjamin

>> Matériel

CONTRÔLER L'ÉTAT DE SON MATÉRIEL

LA VOILE PRINCIPALE
C'est le début d'année, le moment de prendre de bonnes résolutions ! Savoir contrôler soi-même son matériel de temps en temps
en est une. Pourquoi est-il important de le faire soi-même alors que les plieurs-réparateurs le font chaque année lors du pliage
périodique ? Et comment faire ce contrôle de façon efficace ? Cet article vous apporte les bonnes réponses.
Le mois prochain, nous expliquerons comment contrôler l'état du sac-harnais.

Même si le matériel évolue et devient de
plus en plus solide, dans sa construction,
il n'en reste pas moins constitué en majeur
partie de textile. Donc tout simplement du
fil, plus ou moins solide et agencé de
différentes manières pour en faire les différentes matières qui constituent voiles ou
sac-harnais (tissu, suspente, sangle, ...).
Même si une voile peut encaisser des
centaines d'ouvertures, de pliages indélicats, des heures passées aux UV du soleil,
elle n'en est pas pour autant invulnérable
face à une épine de ronce ou même
quelques grains de sable.
Tous les ans vous faites inspecter, vérifier
et replier votre matériel par un plieur et/ou
réparateur. Celui-ci se charge de faire une
inspection complète de votre parachute et
une remise en état si nécessaire. Le souci,
c'est que son travail vous assure de l'état
de votre matériel à un moment "M".
Aussi bon soit son travail, votre plieur ne
peut rien faire face aux ronces, grains de
sable ou autres obstacles que vous allez
croiser tout au long de la saison à suivre,
et peut-être dès le saut de reprise.

Janvier16:344
paramag.fr

Sans se substituer aux techniciens formés
et qualifiés, la vérification permanente de
l'état de votre parachute vous incombe
à vous, propriétaire ou utilisateur
de l'équipement.
Tout le monde n'a pas forcément toutes
les connaissances nécessaires pour

estimer l'aptitude du matériel à sauter,
mais tout le monde est capable de repérer
une usure et de la montrer à un technicien. Le pliage est le moment idéal pour
inspecter son matériel. Plier vite pour y
retourner en débriefant en même temps
avec le pote qui plie à côté, c'est bien,
mais apprenez aussi à privilégier ce
moment pour surveiller votre matériel !

Benjamin Loriou

«La vie ne tient qu'à un fil». Ce proverbe
ou dicton bien connu peut concerner un
large éventail de situations dans une vie.
Dans le parachutisme, on peut s'en servir
tel quel mais aussi le transformer en
«La vie ne tient qu'à DU fil !» (ou presque).

Une usure, c'est comme une maladie,
plus on s'en occupe tôt et plus ce sera
simple à guérir. Un petit trou se répare
plus facilement et coûte au final moins
cher qu'une déchirure d'un mètre,
qui vous a fait libérer, perdre vos
poignées et votre POD secours !
Vous n'avez pas besoin de matériel
spécifique pour constater qu'une suspente
est plus usée que les autres et qu'elle
va céder prochainement et dont rien ne
peut vous assurer qu'elle tiendra
jusqu'au prochain pliage annuel.
Voici quelques vérifications que vous
pouvez faire vous-même régulièrement
et que vous pouvez approfondir un jour
de pluie où votre parachute s'ennuie tout
seul dans le hangar alors que vous êtes
au bar du para-club !

Les suspentes
Partez d'un élévateur, étalez les suspentes
sur votre main (photo 1) et remontez
doucement jusqu'en haut. N'allez pas trop
vite, car vous allez finir par loucher et ne
pas voir l'état des suspentes. Il est préférable
de le faire élévateur par élévateur car
si vous le faites avec toutes suspentes
en même temps, vos yeux vont s'y perdre
et vous ne verrez rien. Le but est de voir
si les suspentes peluchent. C'est une usure

Photo #1
normale. Ce qui ne l'est pas, c'est si l'usure
n'est pas généralisée. Si une seule
suspente peluche plus que les autres,
c'est là qu'il faut probablement intervenir.
Si vous faites ce contrôle régulièrement,
vous serez même capable de voir
si l'usure se produit rapidement ou pas.
Si vous avez un doute, prévenez votre
plieur/réparateur.
Les brins de commande sont également à
surveiller et plus particulièrement la partie
basse car elle est sujette à de nombreux
frottements (œillet sur élévateur, velcro,...).

Le glisseur
Le glisseur ne sert pas longtemps dans un
saut, mais l'effort qu'il subit pendant ce
bref instant impose qu'il soit en bon état si

ParaMag - n°344 - Janvier 2016

Table des matières de la publication ParaMag - n°344 - Janvier 2016