ParaMag - n°306 - Novembre 2012 - 62

l'équipe de France militaire de parachutisme, afin de monter une équipe "femme" de PA et VR. L'objectif était d'obtenir une mutation à Tallard et de faire de l'entraînement et de la compétition mon métier de tous les jours. J'ai donc dû me mettre à la PA. Les débuts ont été très difficiles car je volais en 110ft2 depuis plus de 4 ans. La transition en 280 ft2 a été très compliquée pour moi au début (j'ai même réussi à me fracturer le nez lors d'un atterrissage chaotique...). Suite à cette sélection, personne n'était retenu. Je décidais alors de continuer la PA car je trouvais ça très intéressant pour le travail sous voile. J'ai vite participé aux coupes de France et, en 2010, je rentrais dans l'équipe de Parachutisme Tarbes Bigorre Filles (PTBF). D'aspect extérieur la PA peut paraître vieillotte, mais bien au contraire c'est une discipline très ludique. Dès que l'on est sur le tapis on a envie de remonter dans l'avion pour se rapprocher encore plus de la galette ! Lors de mon apprentissage, divers jeux et astuces ont été mis en place pour faciliter la compréhension de la technique qui est si difficile. Pour mon examen du tandem, la PA m'a apporté un confort inestimable sur le pilotage et le circuit sous voile. Cette discipline est extrêmement ingrate, même lorsque l'on croit avoir compris quelque chose, les conditions météo changent à chaque saut et l'aérologie peut s'acharner sur votre posé et pas sur celui des autres sautants... Alors que pour les disciplines en chute, l'air est toujours le même pour toutes les équipes. Que penses-tu de cette jeune équipe ? Je pense que c'est une bonne chose qu'elle existe enfin. Depuis 2004, pas d'équipe de France féminine en compétition internationale et c'est bien dommage. Nous sommes cinq à partir à Dubaï. La sélection s'est faite avec beaucoup de zones d'ombres et une blessure grave d'Anne-Lise en entraînement il y a un mois. Au final cette équipe partira bien représenter la France aux prochains championnats du monde et c'est cela qu'il faut retenir. A sa tête Déborah, qui a atteint un niveau inestimable (elle a un record du monde de carreau l'année dernière et elle a presque tout gagné cette année et souvent devant les hommes). Après il y a "nous", ses co-équipières, avec beaucoup moins d'expérience dans ce domaine. Nous ferons au mieux pour l'épauler et pour aller bousculer les

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équipes les plus fortes. Le but étant de faire au mieux au classement équipe et bien évidemment que Déborah remporte le titre de championne du monde de PA. Pour la voltige, aucune prétention de notre part, le coaching dans cette discipline est bien trop récent. Quels conseils pourrais-tu donner à des filles qui voudraient découvrir la discipline ? Se rapprocher des centres qui pratiquent régulièrement la PA et où elles pourront trouver des conseils et des personnes qui pourraient les briefer pour commencer. Il faut aussi trouver une voile de PA pour s'essayer à cette discipline. Cela est peut-être le plus dur au début. Des centres comme Strasbourg, Bouloc, Vannes, Tarbes (cette liste n'est pas exhaustive) peuvent certainement répondre à ces critères. Il y a aussi la solution de se faire connaître auprès du staff de la FFP ou des sportifs de l'équipe de France qui pourront vous conseiller au mieux. Lire les informations sur ParaMag et sur le site de la FFP concernant les stages de découverte et d'incitation à la PA. En termes de communication, de politique fédérale et de moyens, est-ce que tu penses que tout est mis en œuvre pour vous aider et mettre en avant la PAV ? Depuis que j'ai commencé cette discipline, j'ai pu observer l'organisation de stages organisés par les clubs, ligues, régions ou par la FFP (détection jeunes, sélections espoirs, entraînement des confirmés). Malheureusement ces stages sont "confidentiels" et souvent pas assez médiatisés. Je pense que c'est dès le début du passage des premiers brevets que les élèves devraient être sensibilisés à cette discipline. Les centres école devraient disposer de support vidéos, au même titre que celles qui existent pour les figures associées ou le free fly, que l'on pourrait montrer aux élèves. Pour ce qui est de la politique féminine, elle a été mise de côté pendant quelques années. Elle n'était apparemment pas une priorité fédérale alors que c'était bien une priorité du ministère de la jeunesse et des sports et de la vie associative. Malgré tout certaines compétitrices se sont accrochées et ont progressé de leur côté. La porte s'ouvre aujourd'hui pour cinq d'entre elles, en espérant qu'elle reste ouverte pour les suivantes.

Un nouveau souffle a enfin émergé, beaucoup de jeunes et de femmes cette année sur le circuit des compétitions françaises. Ce qui n'avait pas été le cas depuis très longtemps. Du sang neuf dans ces disciplines qui demandent beaucoup d'expérience. Estelle, officier dans l’Armée de l’Air au centre d’expériences aériennes militaires de Mont de Marsan, tu viens d’être intégrée, suite à Vichy, à l’équipe. Après deux années de progression et de mise à niveau dans l’Armée de l’Air, quel recul as-tu sur ton parcours ?

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Estelle : J’ai débuté la PA en 2008 avec Pascal Ghriss, à Bouloc, sur les conseils avisés de Vincent Noré. Depuis, j’ai travaillé et j’ai surtout été très bien entourée… avec Franck Cherrier, Danielle Marquez, Jacques Baal, Ayité Mensah, Johann Billon, Jean Noël Hardouin notre entraîneur et toi aussi, Frédy ! Comme Adeline, tu es sélectionnée pour représenter la France à Dubaï, comment abordes-tu cette compétition internationale ? J’ai conscience que représenter la France lors d’un tel événement est un honneur et une chance incommensurable. Sur le plan technique, le challenge sera de faire comme à la maison : « La PA, c’est entre le carreau et moi ». Il sera important de se protéger pour ne pas prendre feu… Tu viens de disputer la finale de la coupe du monde que Déborah a gagné brillamment. C’était l’occasion de tester le collectif féminin sur une compétition internationale, comment s’est passée cette expérience ? La finale de la coupe du monde s’est déroulée à Locarno en Suisse, du 21 au 23 septembre, et Déborah a réalisé la performance de 3 cm sur 8 sauts (cf. ParaMag d’octobre 2012). Ainsi, notre capitaine d’équipe a battu les meilleurs compétiteurs masculins… Il s’agissait pour l’équipe de prendre ses marques dans un contexte de compétition internationale, avec le stress, la gestion des moments d’attente et l’organisation de l’équipe en général. L’objectif a été de créer un collectif sur lequel s’appuyer pour se dépasser !

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