ParaMag - n°306 - Novembre 2012 - 58

RECORD

Pour les piqueurs, l'angle d'approche était plutôt plat. Pour les derniers à quitter l’avion, la distance à combler pour rejoindre la figure en construction était longue. Pour combler l'écart, la vitesse horizontale était importante et il fallait donner un bon coup de frein avant d'entrer dans la zone d'approche finale.

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Symétrie dans la figure
Que ce soit à 81 ou à 100, pour que la figure no-contact soit parfaitement symétrique, chacun devait être très concentré pour voler à sa place, à la bonne distance de ses voisins et sur les bons axes droits et diagonales. Ce rigoureux placement individiel était la clé pour que la figure entre dans la grille et qu’elle soit validée comme record. Pour aller dans ce sens, les briefings au sol furent nombreux. La place de chacun était matérialisée par un gros repère rond. Pour les briefings allongés par terre, vêtus de la combinaison nylon, les heures chaudes de la journée (35-40 degrés) étaient évitées et le gros du briefing commençait à la fraîche, à 6h30 du matin. Comme pour les sauts de grande formation en vol relatif, les sauts étaient briefés en simulant la sortie d'avion, l'approche, le placement dans la figure et le maintien de sa position symétrique au sein de la figure. Il était demandé que l'approche finale se fasse en volant à niveau, et non pas en stadium, afin d’éviter les déventements dus à la dépression de ceux qui étaient devant et qui, en wingsuit, se trouvent à 45 degrés. Une fois dans la figure, la deuxième partie du travail commençait. Il s’agissait d’affirmer son placement en respectant les axes et le niveau. Au briefing, les capitaines de secteurs insistaient énormément là-dessus afin que les gens restent concentrés et qu’ils ne se relâchent pas une fois dans la figure. Pour voler symétriquement, le contrôle visuel était permanent afin de contrôler son écart avec son voisin intérieur et celui de devant, contrôler ses axes et faire également l’effort de voler dans le plan de la figure.

gendra parfois quelques empilements pour les personnes complètement en queue de diamant. Même sur les plus jolis sauts, le vécu au sein de la formation n’était pas aussi calme que les photos le laissent imaginer. À toutes les tentatives, il y a toujours eu des vagues pouvant parfois aller jusqu’à 3 ou 4 mètres de haut en queue de diamant. Selon Stéphane Zunino, ce problème de vagues pourrait être bien mieux contrôlé si les combinaisons généralement utilisées étaient bien moins bâchées. La plupart des wingsuiters utilisaient les modèles les plus entoilés de chez Tony Suits ou Phoenix Fly et, une fois dans la formation, les pilotes volaient dans une position plus ou moins ramassée afin de s’adapter à la vitesse horizontale et au taux de chute de la figure, ceux-ci étant moins importants qu’en vol individuel. Les amples combinaisons se détendaient et devenaient plus difficile à piloter. Stéphane précise : «Adeptes des combinaisons S-Fly de chez Fly Your Body, le groupe de Français que nous étions à Perris utilise des combinaisons Verso. L’un d’entre nous vole avec une Expert. Ces combinaisons sont raisonnablement toilées et nous étions très confortables durant les tentatives de record. Nous étions toujours en mesure de garder nos combinaisons en configuration de vol, et il suffisait de jouer avec la cambrure pour s’adapter à la vitesse de chute et être ancré sur notre ligne de vol.

Photo de la formation à 100 qui fut reconnue comme record pour le Guinness Book. Parce que certaines personnes ne sont pas dans leur losange respectif de cette fameuse grille, ce saut magnifique n’a pu être reconnu comme record USPA. Comme l’explique l’article, le jugement d’un record du monde en wingsuit reste encore un point problématique pour que ce type de performance puisse être considéré par la FAI. Photo Mark Harris

problème lié à l’utilisation de combis trop toilées est récurrent. Je tente souvent d’ouvrir une discussion technique à ce sujet avec les organisateurs et capitaines américains. Mais ils semblent vouloir éviter ce sujet qui, à mon sens, est incontournable pour le développement de la wingsuit en grande formation.»

Séparations saines
Pour toutes les tentatives, l’altitude de largage était à 4 000 mètres, ce qui semble peu pour des sauts comptant 81 ou 100 personnes. En wingsuit, le temps de chute étant plus important, les sauts offraient en moyenne 2 minutes de vol, ce qui était suffisant pour regrouper tout le monde au sein de la même formation. Le break de la figure se faisait à 1 700 mètres par secteurs qui s’éloignaient ensemble. Le diamant de tête, comptant 36 personnes, continuait tout droit. Un groupe d’une vingtaine de personnes partait à 90 degrés sur l’aile droite et sur l’aile gauche du diamant. Un dernier secteur à l’arrière faisait un changement de direction dans une large boucle à 180 degrés pour s’éloigner à l’opposé du diamant de tête. Chaque secteur avait un leader que tout le monde suivait avant que le groupe s’éclate complètement à 1 400 mètres.

Faire avec les vagues
Les effets négatifs du manque de concentration se traduisaient par des vagues qui pouvaient onduler au travers de la figure en no-contact. Si devant une personne avait tendance à monter ou à reculer, la personne derrière était tributaire de cette mouvance parasite qu’elle répercutait, en bougeant elle aussi, vers l’arrière de la formation. Sur certains sauts, la vague commençait à l’avant de la figure et ondulait jusque la queue, comme le tapis que l’on secoue. Cela en-

À chaque fois que je participe à ce genre de manip aux US, je constate que ce

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