ParaMag - n°306 - Novembre 2012 - 42

RECORD

Luke Aikins, le parrain du para
L'arrivée de Luke Aikins dans l'équipe Red bull Stratos a complètement modifié la façon dont la mission fut préparée sur le plan parachutiste. Au départ, Luke Aikins était simplement engagé comme cameraman. Les premiers tournages datent de 2009, à cette époque ils étaient encore secrets. La famille de Luke est parachutiste : son grand-père dirigeait un centre, ensuite repris par son oncle et sa tante. Son père et l'ensemble de sa fratrie sont pilotes. Luc totalise plus de 15.000 sauts, il est formateur et expert pour l'USPA, entraîneur des forces spéciales américaines et membre de la Red Bull Air Force. Il pratique également le BASE jump et le speed riding. Luke Aikins a impressionné Art Thompson, le directeur technique, et aussi Felix Baumgartner qui lui proposa d'intégrer l'équipe en tant que consultant parachutiste. Il accepta, mais à une condition : revoir ensemble la conception du parachute prévu initialement et refaire les tests lui-même.

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L'expert parachutiste Luke Aikins pose devant la capsule. Photo Jörg Mitter/Red Bull Content Pool

Le parachute supersonique
Le parachute utilisé par Felix Baumgartner est un modèle décliné du sac-harnais Infinity fabriqué par la société américaine Velocity. Il est forcément très spécial. Il doit non seulement emporter une réserve d'oxygène individuelle, recevoir le chest pack (le boîtier blanc placé sur le ventre du parachutiste) mais aussi permettre des procédures de sécurité spécifiques. Par exemple pouvoir libérer la voile de secours en cas d'ouverture intempestive à très haute altitude. Pourquoi libérer dans ce cas ? Tout simplement pour ne pas mourir étouffé, la réserve d'oxygène n'étant pas suffisante pour redescendre lentement sous voile depuis une très haute altitude. Le fait de pouvoir libérer le secours n'est pas anodin. Il a fallu prévoir diverses procédures. Si la voile principale est ouverte en premier, il est bien sûr possible de la libérer et d'ouvrir le secours. Dans ce cas, le secours ne peut plus être libéré. Si c'est le secours qui est ouvert en premier, il peut être libéré et la voile principale peut ensuite être ouverte, mais elle ne peut plus être libérée elle-même. Plus schématiquement : il n'est possible de libérer QUE la voile qui s'ouvre en premier.

Réunion technique autour d'un élément du futur parachute, en décembre 2008. Photo Christian Pondella/Red Bull Content Pool

Les voiles principale et secours sont de taille identique : 270 pieds carrés. L'ensemble du parachute est renforcé pour résister aux chocs violents éventuels, particulièrement la voile de secours. Le sac-harnais comporte trois poignées d'ouverture (ralentisseur, voile principale et voile de secours) – et deux poignées de libération (voile principale et voile de secours). Les poignées de libération, de couleurs jaune, sont déportées au niveau des hanches pour libérer l'emplacement de la poitrine aux poignées de secours et au chest pack, et aussi pour limiter les risques de libération intempestive. Le volume de la combinaison variant durant la chute libre, à cause des différences de pression atmosphérique tout au long de la descente, l'ajustement du harnais représentait une difficulté particulière.

Kelly Farrington, directeur de Velocity Sports Equipment, déclare qu'il lui a fallu environ 200 heures de travail (et une centaine de sauts pour Luke) afin de mettre au point le sac-harnais et toutes ses options. www.velocityrigs.com

L'airbag du ciel
Comme sur les tandems, le ralentisseur est un petit parachute qui se met en pression au bout d'une sangle et au-dessus du parachutiste. Il ralenti la vitesse de chute et stabilise horizontalement la position. Dans le cas de Red Bull Stratos, le ralentisseur est programmé pour se déclencher si une force de 3G s'applique durant plus de 5 secondes sur le parachutiste. Les voiles principale et de secours peuvent être mises en œuvre avec ou sans ralentisseur déployé. Le système de déploiement du

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