NEOMA Alumni Mag - N°15 - Juin 2018 - 59

à l'étranger que j'ai faits avec NEOMA m'ont fait
grandir, notamment celui en Inde. Pendant ces
études, j'ai eu dix mille idées. Lorsque je suis parti
en campagne pour la ligue, je m'en suis servi. Ces
cursus-là sont dans la vérité pratique. L'école, je
l'imagine comme quelque chose qui doit servir au
fonctionnement de ce monde.
Vous avez fait l'executive MBA pour travailler
en entreprise. La LNH n'est pourtant pas une
entreprise. Comment gérez-vous cette
transition ?
Ici, nous vendons du plaisir. Un sportif de haut
niveau donne à voir un spectacle. Le sport est un
mix entre l'audience et le show fourni. Le handball
est notre vitrine et nous sert à vendre des produits, comme une vraie entreprise, avec sa part de
sponsoring, de lobbying, etc. Nous sommes une
PME comme les autres. Le travail de la ligue est
de rendre le produit le plus compétitif possible,
par rapport aux autres sports, qui sont de fait nos
concurrents. Nous regardons les meilleurs (en l'espèce, le football) pour s'en inspirer et aller vers le
haut. Par exemple, il fallait que nous nous adaptions aux nouvelles technologies pour pouvoir
suivre et capter l'attention de nos fans. Un jeune
ne va plus jamais rester devant sa télévision pendant une heure trois quarts de match. Il nous faut
donc réfléchir à des nouveaux modèles de diffusion et de captation du spectacle proposé.
Être président de la ligue, vous en aviez envie
depuis longtemps ?
Jamais je ne l'avais imaginé, ni même d'être un
chef d'entreprise. L'idée est venue rapidement en
discutant avec les présidents des clubs, en constatant qu'ils partageaient tous des idées communes.
Il fallait que je développe un système pour que ces
intérêts deviennent des réalités. C'est la première
fois de ma vie que je partage une vision avec
d'autres. Je suis désormais bien loin de l'égoïsme
du sportif que j'avais auparavant. Ma force est
d'être persuadé du bien-fondé de ce que j'avance,
mais toujours avec humilité. Il faut que nous
soyons à la place où nous devons être : remettre
le handball là où il doit être. C'est plus qu'une
ambition, c'est une évidence.
Lors de la remise des Trophées, vous avez
souligné votre appartenance à la famille
NEOMA. Comment cela se traduit-il ?
Je le ressens tous les jours. J'ai encore eu Stéphane Dubreuil, mon professeur de finance auquel
je suis très attaché, hier au téléphone. Lors de cet
Executive MBA, j'ai rencontré des gens qui ont
sincèrement la conviction de ce qu'ils délivrent
comme savoir. J'avais une vision assez cartésienne, voire simpliste de l'enseignement auparavant. L'apprentissage à NEOMA a été empreint du
réel et ça a été gratifiant pour moi de bout en bout.
Mes camarades de classe étaient des gens qui

Christine Marcouyoux
(PGE 76), vice-présidente
de NEOMA Alumni,
remettant son trophée à
Olivier Girault (EMBA 18).

avaient déjà quinze ans de carrière. Ils venaient
chercher une partie managériale fondée sur le fait
de devenir un leader et de faire passer ces idées.
J'étais dans une démarche inverse. J'avais ces
compétences : emmener les gens vers un but, je
sais faire. C'est la partie opérationnelle, pratique,
que je ne possédais pas. Pour toutes ces raisons,
NEOMA, c'est une famille et il faut qu'on la développe. Il y a un savoir-faire à l'école. Le grand défi,
c'est de le faire savoir. Je suis très fier d'avoir fait
cet Executive MBA et de le dire autour de moi. Ce
faisant, je découvre progressivement de plus en
plus de gens qui ont fait l'école, qu'ils soient de
Rouen, de Reims ou de Paris. C'est une vraie communauté, solide.
Vers quoi NEOMA doit-elle tendre ?
Avant, on produisait des choses chez nous pour
les vendre ailleurs. L'important aujourd'hui est de
comprendre comment l'ailleurs fonctionne pour
pouvoir être de vraies forces de propositions. L'international sera toujours positif. Il faut arrêter de
penser franco-français. ❚

LA LNH
Depuis 2014, la Ligue
nationale de handball
s'occupe de l'organisation de la Starligue
(première division),
de la Proligue
(seconde division),
de la Coupe de
France et du Trophée
des champions.
Olivier Girault a été
élu comme président
de la LNH en février
2018, pour un
mandat de trois ans.

Propos recueillis par Quentin Fuseau

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