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18 900

C'est le nombre d'entreprises du marché
de la cession (externe) par an selon le CRA.

60 %

C'est le taux de survie à cinq ans pour les reprises,
contre 50 % pour les créations d'entreprise.

kittisaktaramas / 123RF

'observatoire de l'association Cédants
et repreneurs d'affaires en France (CRA, lire encadré page suivante) estime à 185 000 le nombre de
TPE ou PME susceptibles d'être transmises dans
les dix à quinze ans à venir, en raison du départ à
la retraite de leur dirigeant. Un peu moins d'une
sur deux sera cédée à une personne physique
extérieure à la famille, à l'entreprise elle-même ou
à un grand groupe en quête de croissance externe.
La réalité du marché français de la transmission
de sociétés de 5 à 250 salariés à un repreneur
désireux de se lancer pour la première fois dans
l'aventure entrepreneuriale serait donc de l'ordre

de 7 à 8 000 entreprises chaque année. L'enjeu ?
Le maintien de plusieurs centaines de milliers
d'emplois au niveau macroéconomique, et la possibilité pour le repreneur, à titre personnel, de
réussir un joli challenge tout en gagnant son indépendance. La reprise d'entreprise est en effet
légèrement moins risquée que la création « from
scratch ». Le taux de survie à cinq ans est de 60 %
pour les reprises contre 50 % pour les créations
d'entreprise. Les repreneurs potentiels, en grande
majorité des cadres expérimentés de grande
entreprise souhaitant donner une inflexion nouvelle à leur carrière, ont compris tout l'intérêt du
« repreneuriat » dans une économie atteinte de
jeunisme où la carrière en question peut prendre
un tour chaotique au-delà de 45/50 ans. Si, selon
l'observatoire, le nombre de cédants excède
encore celui des repreneurs pour les TPE de l'artisanat et du commerce de proximité, il existe
deux fois plus de repreneurs potentiels que d'entreprises à vendre pour les PME. Mais la reprise de
ce type d'entreprise n'a rien d'un long fleuve tranquille et son succès repose sur le respect d'un
certain nombre de règles. En tout premier lieu, la
bonne entente entre cédants et repreneurs, aux
profils et aux méthodes souvent très différents.
« PETITE MORT ! »
Sonia Boussaguet est professeure associée au
département stratégie et entrepreneuriat de
NEOMA BS, sur le campus de Reims. Ses travaux
portent sur les problématiques humaines des
opérations de cession/reprise de PME, « point
essentiel du repreneuriat, mais sur lequel il existe
très peu de littérature ». Elle alerte en priorité les
repreneurs sur l'expérience douloureuse vécue
par le cédant face à la « perte » de son entreprise :
« Une perte de repères, de pouvoir, de légitimité et
de statut social, assimilable à une véritable petite
mort ! C'est pire encore en cas de cession externe,
à un "étranger", qui ne revêt pas le caractère d'héritage familial ou même de proximité, comme la
cession à un collaborateur interne de l'entreprise. »
À l'appui de ces propos, l'observatoire du CRA
relève que dans l'esprit du cédant, l'élément déterminant est à 85 % l'avenir de l'entreprise et la
pérennité de l'activité et à 15 % seulement le prix
de cession et le gain financier qu'il va réaliser.
Sonia Boussaguet évoque également le fréquent
choc des mondes et des générations entre cédant
et repreneur. « Sans tomber dans la caricature,
le cédant qui va bientôt partir à la retraite est

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