L’école aujourd’hui - n°20 - Juin 2011 - (Page 36)

PÉDAgOgIE L’école buissonnière Évaluer l’action éducative. Des professionnels en concurrence Xavier Pons, coll. Éducation & société, PUF, 2010, 204 p., 20 €. Étienne Douat, coll. L’enjeu scolaire, La Dispute, 2011, 208 p., 20 €. Sélection Ce qu’évaluer voudrait dire Georges Balandier, Cahiers internationaux de sociologie n° 128-129, PUF, 2011, 320 p., 58 €. les conditions favorables au langage de l’évaluation masquant l’incapacité de savoir, mais permettant de faire face aux risques inédits de notre temps : risque, évaluation, précaution, ce paradigme trinitaire, nous dit G. Balandier, “surveille les mouvements accélérés de notre modernité”. le livre de X. Pons, de son côté, s’intéresse aux pratiques effectives de ceux qui évaluent l’action éducative, les types de connaissances qu’ils produisent et les effets en retour sur la politique d’évaluation : qui sont les évaluateurs, que fontils lorsqu’ils évaluent ? il existe trois types d’acteurs directs de l’évaluation : ceux qui viennent du corps de l’inspection générale et territoriale, les services statistiques des rectorats et la dePP du ministère de l’éducation Nationale. X. Pons les nomme “officiels”, par opposition aux évaluateurs “latents”, qui proviennent de la cour des comptes, de l’iNrP, de l’iredu et d’organismes internationaux tels que l’iea (international association for the evaluation of educational achievement) ou l’ocde. comme les premiers font référence aux seconds, l’on assiste, c’est la thèse de l’auteur, à une forme de concurrence entre professionnels de l’évaluation – concurrence cognitive entre sciences de gouvernement que reflètent les évolutions de l’évaluation entre 1958 et 2008. Si l’évaluation a permis de mieux éclairer le fonctionnement du système éducatif, son impact sur la “réorientation des choix” reste d’autant plus incertain que la demande politique d’évaluation est elle-même peu claire. Marie-José Minassian Perspectives actuelles de la recherche en éducation musicale Dir. Jean-Luc Leroy et Pascal Terrien, coll. Sciences de l’éducation musicale, L’Harmattan, 2011, 292 p., 28 €. l’auteur, sociologue, a rencontré les collégiens étiquetés absentéistes pour éclairer un phénomène dont la complexité ne mérite pas le traitement sommaire par lequel l’institution tente de le combattre. en privilégiant une explication par le déficit des familles supposées démissionnaires, les mesures prises à leur égard sont contre-productives. Plutôt que de réifier le comportement absentéiste, l’enquête examine en quoi il est l’aboutissement d’un processus au cours duquel l’élève s’auto-exclut de situations d’échecs dans les apprentissages. Plus que la rupture, l’ambivalence caractérise son attitude. ces absents notoires sont en réalité très présents dans l’établissement, préoccupés par les relations qui s’y jouent, travaillés par la norme scolaire depuis le primaire dont ils n’ont d’ailleurs pas été absents. Si certains élèves s’y sont fait signaler par leur comportement, pour d’autres différents facteurs comme des expériences socialisatrices, des relations plus étroites entre enseignants et parents, ont favorisé un accrochage scolaire. ceci invite à imaginer une réponse, non plus gestionnaire ni répressive, mais toute de compréhension de ce qui peut encore faire sens pour ces élèves. Patricia Nicolas 36 l’école aujourd’hui n°20 Parus à quelques mois d’intervalle, ces deux livres s’éclairent mutuellement, l’ouvrage de X. Pons s’interrogeant de façon plus précise sur l’évaluation de l’action publique en matière d’éducation, tandis que les cahiers proposent une lecture de la diffusion de l’acte même d’évaluer. À travers une quinzaine de passionnants articles, les cahiers avancent l’idée que l’évaluation, constamment à l’œuvre, baigne toute chose (c’est “une façon de liquide idéologique”) et prend l’allure d’une idéologie de remplacement. la postmodernité, avec la fin des grands récits, aurait créé comment les nombreux travaux scientifiques dans le champ de la musicologie systématique et de la psychologie de la musique se fraient-ils un chemin dans l’éducation musicale, où la recherche en musique peut s’appliquer de façon privilégiée ? cinq parties les regroupent (actes du colloque d’aixen-Provence, novembre 2009), qu’encadrent une ouverture et une coda : la didactique de la musique, la question de la valeur éducative de la musique, la formation des enseignants, leur rôle et les programmes ; des expériences de terrain sont proposées. jean-luc leroy formule dans sa coda la bonne question à propos des sciences de l’éducation musicale : quelle définition sociale proposer du fait musical ? Tant qu’elle n’aura pas trouvé sa réponse, il est difficile de faire admettre la musique comme objet d’étude et d’apprentissage au même titre que les mathématiques. Rebecca Gautier juin 2011

Table des matières de la publication L’école aujourd’hui - n°20 - Juin 2011

Couverture
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Edito
Sommaire
ACTU
- En bref 3 questions à Philippe Delerm
- Le billet du médecin Il siffle en respirant !
- Une année avec... Un premier bilan positif
- Prix des lecteurs 2011 Un goût d’ailleurs
DOSSIER - À l’école de l’autre
- Introduction
- Entretien Christine Hélot
- Reportage Découvrir l’autre
- Analyse Une fenêtre sur le monde
- Bloc-notes Pratiquer l’interculturalité à l’école
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES - La géométrie
- Introduction 3 questions à Bernard Parzysz
- Progressions cycles 1, 2 et 3
- Outils pour la classe
SÉLECTION
- Nouvelles technologies
- Pédagogie
- Jeunesse cycle 1
- Jeunesse cycles 2 et 3
- Coin thématique
- Choix des correspondants
- Le mot du mois Des méandres de mots
- Bulletin d’abonnement
PAGES SPECIALES

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