L’école aujourd’hui Maternelle - n°24 - Décembre 2011 - (Page 14)

Dossier LA MUSIQUE AU FIL DES JOURS Analyse Enrichissement et ouverture au monde Pourquoi la découverte de l’univers des sons est-elle si importante en maternelle ? En quoi le chant, l’écoute, la découverte des instruments aident-ils aux apprentissages ? Les champs sont vastes... Chanter et bruiter La voix au service du langage. Utiliser sa voix, c’est se faire entendre, communiquer, donner ses impressions... toutes activités prétextes à développer le langage. À l’écoute d’une chanson ou d’un extrait musical, l’élève de maternelle exprime son ressenti, nomme les instruments de musique qu’il a reconnus, encouragé par les questions de l’enseignant. Lors d’activités collectives comme, par exemple, la création d’un environnement sonore autour d’un conte, il commente et donne son avis. Le texte des chants est également sujet à réinvestissement, et permet de créer du lien avec d’autres activités. Par exemple, une chanson à accumulation comme Jean Petit qui danse favorise l’appropriation du schéma corporel. Le texte en effet devient support de travail si on demande aux élèves de repérer toutes les parties du corps nommées dans la chanson. Au-delà de la voix seule, produire des sons variés à l’aide d’instruments de musique (existants, improvisés ou fabriqués de toutes pièces) est un moyen pour l’enfant de s’approprier les verbes d’action et d’enrichir son vocabulaire : je souffle dans un tuyau, je frotte deux bouteilles l’une contre l’autre... Les jeux vocaux. Quelle que soit la richesse de son vocabulaire, pour tenir sa place dans un échange verbal, l’enfant doit utiliser une voix posée, suffisamment audible et intelligible pour se faire comprendre de ses interlocuteurs. L’illustration sonore d’une comptine, d’un conte, d’une 14 L’ÉCOLE AUJOURD’HUI MATERNELLE n°24 image, est un excellent moyen pour explorer sa voix. Il est possible, dans le cadre d’un travail sur une reproduction de tableau en arts visuels, de demander à des élèves d’illustrer cette œuvre à l’aide de leur voix pour établir son identité sonore (créer sa “bande-son” en quelque , sorte). Celle-ci sera à faire découvrir à un autre groupe d’élèves, en direct ou après enregistrement. Les jeux vocaux sont également présents dans l’échauffement de la voix lors d’une activité chorale. La chorale, excellent vecteur de socialisation. Chanter en groupe, c’est d’abord respecter des consignes collectives simples. Parfois, certains élèves chantent plus fort que les autres, partent systématiquement avant ou après leurs « Quel que soit le support, l’écoute active favorise la concentration et les apprentissages, notamment ceux liés à l’acquisition de la lecture, qui utilisent des fonctionnements mentaux et cognitifs proches. » camarades ou se trompent toujours au même endroit. Si cette attitude persiste malgré les conseils, les encouragements de l’enseignant et de ses camarades, cela peut être le signe d’une difficulté à se fondre dans un groupe. L’élève se distingue pour s’entendre et garder une identité individuelle. On peut essayer de le mettre en valeur dans le groupe ou, au contraire, lui faire écouter un enregistrement de la décembre 2011 classe pour qu’il prenne conscience de la gêne que son comportement occasionne. Chanter dans une chorale, c’est également adopter une posture (se tenir droit en regardant le chef de chœur) et une attitude (attention, calme, écoute, concentration) adaptées à la situation. L’apprentissage d’un chant en maternelle se fait le plus souvent par imitation. L’enseignant est alors un modèle dont les gestes et les mimiques facilitent la mémorisation. C’est pourquoi il est fondamental qu’il chante avec ses élèves. Le jeu On coupe le son ! aide à la choralité : une partie du chant est exécutée silencieusement par les élèves (ou en chuchotant pour les moins expérimentés) et, à un signal, tout le monde reprend à haute voix. L’exercice est réussi si tout le monde repart au même endroit ! Ce type de jeu oblige l’enfant à bousculer son rythme naturel pour se conformer au rythme collectif. Danser et bouger Le corps, moyen d’expression privilégié. En chantant et dansant Promenons-nous dans les bois ou Dansons la capucine, l’enfant apprend à tenir sa place dans un jeu collectif. Les gestes sont de plus en plus précis, les déplacements de plus en plus maîtrisés et les pas se calent sur la pulsation. Les danses folkloriques sont en cela intéressantes car la pulsation y est très présente. De plus, ces “standards” du patrimoine chanté populaire offrent des possibilités de liaison intergénérationnelles, ce qui est loin d’être négligeable.

Table des matières de la publication L’école aujourd’hui Maternelle - n°24 - Décembre 2011

Edito
Sommaire
ACTU
- En bref 3 questions à Léopoldine Gorret
- Le billet du médecin Comment fonctionne la vue ?
- Une année avec… Des bruits et des photos
DOSSIER - La musique au fil des jours
- Introduction
- Entretien Anne Bustarret
- Reportage Un vecteur de lien social
- Analyse Enrichissement et ouverture au monde
- Bloc-notes Ouvrez leurs oreilles !
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES - Livres et apprentissage de la langue
- Introduction 3 questions à Isild Manac’h
- Progressions PS MS GS
- Outils pour la classe
SÉLECTION
- Nouvelles technologies
- Pédagogie
- Coin thématique
- Jeunesse

L’école aujourd’hui Maternelle - n°24 - Décembre 2011