MAGAviron - N°33 - Aout/Sept./Oct. 2018 - 33
S i, comme le rappelait le directeur technique national Patrick Ranvier, "Lucerne n'est pas l'étape où l'équipe de France est au mieux de ce qu'elle peut faire", les résultats obtenus par la flotte tricolore sont en demi-teinte, avec des résultats surprenants, voire inquiétants, pour la suite de la saison. Car Lucerne reste le dernier rendez-vous qui permet d'étalonner les embarcations au reste de la concurrence internationale, même si cette année les championnats d'Europe à Glasgow vont offrir une dernière occasion pour tester les bateaux avant les mondiaux de Plovdiv. deuxième marche du podium. Valentin et Théophile Onfroy ont pris au fur et à mesure de leur progression dans la catégorie de l'assurance, et rencontrent surtout le respect de leurs concurrents, aussi bien sur l'eau que sur la berge. Un bateau régulier et présent sur toutes les échéances internationales, les différents résultats démontrant également que la hiérarchie n'est pas encore définitivement établie, les deux frangins pouvant encore espérer mieux sur les prochains rendez-vous. Deux de couple masculin © CEric Marie L'équipe de France était constituée sur le Rotsee de quatorze embarcations. Une flotte qui s'est réduite à treize le second jour de la compétition, après le forfait du deux de couple poids léger de Laura Tarantola et Claire Bové. Cette dernière, qui avait dû composer durant le stage préparatoire avec une angine, n'est pas arrivée au mieux de sa forme en Suisse et n'a pas pu prendre part à la fin de l'étape de coupe du monde. C'était le bateau le plus attendu sur la compétition. Valentin et Théophile Onfroy avaient terminé la saison 2017 à Sarasota au quatrième rang mondial. Fin juin à Linz, ils s'étaient hissés sur la troisième marche du podium à Linz, décrochant le bronze derrière la République tchèque et deux autres frères, les Croates Martin et Valent Sinkovic. Vingt-huit deux sans barreur masculins étaient engagés sur cette étape de coupe du monde, il fallait donc réaliser trois parcours pour espérer arriver en grande finale. Un défi que les frères Onfroy ont accompli sans encombre, remportant chacune des étapes des séries jusqu'aux demi-finales. On commençait alors déjà à espérer une finale France-Croatie, comme en football, pour le dimanche. Mais avant les demies, Martin Sinkovic a dû déclarer forfait : le duo croate n'a pas passé le cap et a terminé son parcours en finale B. C'est donc entre les Tchèques, les Français et les Néo-Zélandais que le podium s'est joué. Une lutte qui a tourné à l'avantage des Kiwis, mais les Verdunois ont réussi à prendre l'argent aux vainqueurs de l'étape de Linz et sont montés sur la Deux de couple féminin © CEric Marie © CEric Marie Deux sans barreur masculin Associés depuis 2015, Matthieu Androdias et Hugo Boucheron avaient conclu la saison précédente par une sixième place en Floride. A Linz, ils étaient repartis avec une cinquième place, conscients de leur faiblesse qu'ils n'ont pas hésité à souligner. Si leur duo part fort et termine fort, c'est bien souvent sur le 1 000 du milieu que les deux rameurs pêchent et engrangent du retard sur la concurrence. Un défaut que l'on a ainsi pu retrouver lors des séries à Lucerne mais que les deux Français ont réussi à corriger sur la demi-finale, qu'ils ont remportée devant les Polonais et les Néerlandais, en inversant également la composition du bateau. Un changement qui leur permet à chaque fois de prendre un cran, en ayant mieux conscience des rôles de chacun. La finale du dimanche ne s'est hélas pas déroulée selon le même scenario : partis moins forts qu'à l'accoutumée, Hugo Boucheron et Matthieu Androdias ont évolué à la sixième position sur la quasi-totalité du parcours, avant d'effectuer une remontée magistrale dans les 500 dernières mètres pour finalement passer la ligne d'arrivée à la cinquième place. Un finish qui laisse de belles perspectives au bateau, selon le DTN Patrick Ranvier. MAGAviron Numéro 33 Août 2018 33 © Eric Marie Sur les treize bateaux en course le samedi, seuls trois sont parvenus à décrocher leur ticket pour les finales A. Revue en détails des performances françaises sur le Rotsee.