MAGAviron - N°32 - Mai/Juin/Juillet 2018 - 39

ciements pour la sympathie que vous nous témoignez
dans la lutte terrible que nous soutenons. Espérons que
nos alliés viendront suffisamment à temps à notre secours
pour empêcher notre écrasement final par un ennemi
de beaucoup supérieur en nombre. En tout cas nous ne
perdons pas l'espoir et le monde saura qu'il est plus facile
d'attaquer les Belges que de faire disparaître la Belgique
du rang des nations.
Vebillez agréer ..
Le 5 août, soit un jour seulement après l'attaque, cinq
des six brigades allemandes sont obligées de battre en
retraite. Or, la réussite du Plan Schlieffen dépend de sa
rapidité de mise en oeuvre. Les forts ne seront réduits
complètement que le 18, tandis que l'armée belge fait
retraite vers l'ouest, échappant ainsi à l'encerclement.
La résistance des troupes de campagne belges surprend
les allemands et entraine des représailles meurtrières
sur les populations. Les Allemands ont perdu presque
15 jours de temps et 5 000 morts, soit des pertes que
l'état-major allemand juge considérables en ce premier
mois de guerre. Cette résistance acharnée de la Belgique
compromet la rapidité de l'offensive vers le nord-est de la
France.
Le service militaire général n'existant que depuis deux
ans en Belgique, lors de la déclaration de guerre, peu de
rameurs avaient des obligations militaires, mais un très
grand nombre se sont engagés au début des hostilités.
La mort de nombreux rameurs célèbres est à déplorer
sur différents théatres, mais surtout dans la bataille de
l'Yser, tel Joseph Deleplanque le plus grand d'entre eux.
De multiples fois champion de Belgique en skiff, double et
huit, 5 fois champion d'Europe, il s'engagea à près de 40
ans comme volontaire dans un régiment de génie.
Les nouvelles transmises par les correspondants Belges,
sont épouvantables.
Les garages à bateaux de la Société Nautique Anversoise
et du Royal Yacht Club ont été totalement détruits lors des
bombardements d'Anvers : "Quelques poutrelles de fer
tordues, c'est tout ce qui reste de ces magnifiques boathouse". On apprend en revanche que "La vie est assez
calme à Gand, mais qu'on étouffe sous la lourde poigne
des Allemands. Défense de sortir, on doit se contenter de
faire du skiff sur les canaux à l'intérieur de la ville".

L'été sanglant :
premiers combats,
premières victimes
Août 1914, c'est la guerre de mouvement. L'armée
française se lance dans une grande offensive en Lorraine.
La 1ère armée commandée par le général Dubail vers
Sarrebourg, la 2e armée sous les ordres de Général de
Castelnau vers Morhange. Les français sont attendus de
pied ferme. L'armée allemande les décime : ses canons
et ses mitrailleuses abattent comme à la foire des milliers
de fantassins qui chargent à la baïonnette, équipés du
fameux pantalon rouge garance. Cependant les armées

françaises pénètrent d'une vingtaine de kilomètres en
territoire ennemi avant de s'arrêter. Le 20 août, l'armée
allemande contre-attaque ... le 25 août le général Foch
ordonne la retraite générale. La 2e armée est fauchée par
les balles allemandes et écrasée par les obus de sa propre
artillerie. C'est l'hécatombe, 25 000 morts certains jours
en Lorraine.
Le témoignage d'un soldat allemand publié dans le
Saarbrücker Zeitung du 27 août 1914 est sans équivoque :
"Les champs tout couverts de cadavres français
témoignèrent de l'horrible moisson que la mort avait faite
parmi eux.... De Vergaville à Dieuze, la route était criblée
de cadavres français, de fusils Lebel et de sacs, que les
fugitifs avaient jetés pour ne pas être génés dans leur
fuite.»
Les rameurs, comme leurs camarades vont connaître, les
marches, la peur sous les bombardements ou l'angoisse
précédant l'attaque, l'incrédulité face à la mort donnée par
un ennemi qui n'a quelques fois même pas été aperçu.
Les nouvelles du front affluent en abondance, morts
au champ d'honneur, blessés, prisonniers, mais aussi
citations, promotions et distinctions diverses.
Lors des premiers combats du mois d'août, un des
premiers cités à l'ordre du jour fut le soldat Bonnerue, qui,
voyant son capitaine blessé dangereusement, le porta
sur son dos pendant deux kilomètres sous une grêle
de balles. Le soldat Bonnerue, n'est autre que le sculler
mâconnais très connu. Il sera tué quelques jours plus tard.
Ernest Cambefort, rameur de "l'Encou", sergent au 57e
bataillon de chasseurs à pied est cité à l'ordre de l'armée.
"Descendu sous un feu violent d'artillerie et d'infanterie
dans une tranchée allemande prise d'assaut, a maintenu le
moral de ses hommes par son énergie et son sang froid".
La Société Nautique des Hauts de Seine signale la mort
glorieuse d'André Vernand le 24 août, à Courbesseaux,
dans les furieux combats du Grand Couronné : "Il était
membre fondateur de notre chère Société et achevait
sa 2e année de service. Que tout ceux qui sont au front
pensent à Vernand et que leur première balle venge sa
mort prématurée».
Parmi les nombreux tués de la première heure figurent
deux champions de France 1913.
Georges Métais dit Géo du Rowing Club de Paris tué à
l'ennemi le 8 septembre 1914 à Buissoncourt en Moselle.
Probablement lors des combats de Lorraine. Il était âgé de
29 ans et avait été affecté au 269e régiment d'infanterie.
"Géo" avait remporté le championnat de France en 1912
en huit.
Jean Bellen de la SN Marne Champion de Paris et
Champion de France 1912 et 1913 en 4 avec barreur.
Incorporé au 26e régiment d'artillerie, décédé le 22
septembre des suites de ses blessures, à l'hopital de
Chartres à l'âge de 29 ans également. Il était capitaine
d'entraînement de la SN Marne. Son club le qualifie de
"rameur modèle, tant par le style que par le courage qu'il
sait montrer dans des courses très dures. D'une régularité
et d'une exactitude parfaite à l'entraînement, il sût être le
meilleur et le plus modeste des camarades».

MAGAviron
Numéro 32
Mai 2018

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Table des matières de la publication MAGAviron - N°32 - Mai/Juin/Juillet 2018

Sommaire
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