MAGAviron - N°31 - Mars/Avril/Mai 2018 - 35

JB : "L'arrêt du haut niveau libère soudainement beaucoup
de temps et j'avais envie de mettre à profit ce temps.
Avoir l'opportunité de redonner au monde du sport est
important pour moi. J'ai reçu énormément tout au long de
ma carrière et c'est la moindre des choses que je puisse
faire. Je crois aussi que s'investir lorsque les choses sont
encore fraîches est un moyen de ne pas trop perdre le
contact avec le terrain. Quand on est en activité, on n'a
pas nécessairement l'énergie à dépenser sur les sujets
qui nous tiennent à cœur. C'est la raison pour laquelle je
suis entré à la Commission des athlètes de la FISA, que
j'ai pris ce rôle de volontaire aux Jeux Olympiques de
PyeongChang ou que je travaille sur l'organisation des
mondiaux de mer à Victoria cet automne. Je souhaite
faire avancer des sujets qui me tiennent à cœur. Le sport
propre, la représentation des athlètes, le double projet
"sport et étude/profession" et l'avenir de notre sport au
sein du mouvement olympique. J'ai du temps, une passion
et l'envie de faire bouger les lignes".
MA : Quel rôle tenez-vous au CNO canadien ?
JB : "Le Comité Olympique Canadien (COC) considère la
performance de façon holistique en accompagnant les
athlètes avant, pendant et après. Le rôle de "mentor des
athlètes" s'inscrit dans cette démarche pour ces Jeux
Olympiques. Il s'agit d'un poste bénévole pour la durée
des Jeux qui consiste essentiellement à être un "olympien
non-compétiteur" pour accompagner les athlètes au
quotidien, au sein du village et créer un environnement
sain, performant et fun ! Avec Jeane Lassen (haltérophile
en 2008), nous gérons le salon des athlètes dans notre
bâtiment, un environnement dédié aux athlètes. La
performance doit se construire dans l'équilibre et avec
la capacité à décompresser. La règle dans le salon,
"une seule équipe, comme à la maison". Médaille ou
pas médaille. Sport d'équipe ou sport individuel. Tout le
monde est là pour interagir, passer un bon moment, jouer
aux cartes et sortir de la bulle.
Une fois les Jeux terminés, je ne sais pas encore quel sera
mon rôle auprès du COC ou du mouvement olympique.
Mon cœur me dit que j'aimerais bien m'investir dans la
préparation de Paris 2024. Pour le Canada ou pour la
France.

En observant les différences entre les deux pays, les idées
me viennent et je me rends compte de la complémentarité
des deux systèmes. Les Jeux d'Hiver sont pourvoyeurs
de médailles pour le Canada quand les Jeux d'été le sont
pour la France. Des possibles pistes de collaboration ?"
MA : Quel est votre rôle dans l'organisation des
mondiaux à la mer à Victoria ?
JB : "L'organisation de ces mondiaux est quelque chose
qui me tient particulièrement à cœur. L'aviron de mer n'est
absolument pas développé sur la côte ouest nord-américaine et je ne peux imaginer plus bel endroit pour une telle
pratique. Cela ouvre des opportunités sans précédent.
Ensuite, l'aviron de mer est à l'aviron, ce que le BMX ou le
VTT sont au cyclisme. Une pratique différente d'un même
sport qui a le potentiel d'attirer un public plus large et plus
jeune à des coûts bien moins élevés. L'aviron de mer fait
son entrée aux Jeux Panaméricains et il nous faut être
moteur dans ce mouvement. A quand de l'aviron de mer
aux programme olympique ?
Pour l'organisation des mondiaux à la mer à Victoria, je
porterai trois casquettes différentes. Regatta Director,
Technical Manager et Représentant des Athlètes de la
FISA.
Le rôle de Regatta Director consiste essentiellement à
représenter le Comité d'Organisation (OARCA) auprès des
différentes instances (sportives, nationales, provinciales,
locales...) et, avec mes deux collègues, manager la vision
et l'organisation générale des mondiaux.
En tant que Technical Manager, je suis en charge de la
partie purement technique de la compétition, c'est-à-dire
le bassin de compétition, l'approvisionnement et la location des bateaux pour les compétiteurs ainsi que tout ce
qui touche à la sécurité sur l'eau.
La Commission des Athlètes de la FISA a un représentant
sur chaque compétition majeure et étant déjà sur place, je
mènerai les différentes initiatives de la commission (iRowClean par exemple) et serai disponible pour les athlètes
tout au long du championnat.
Un bel événement en perspective et j'invite tous nos
passionnés d'aviron à venir concourir, visiter et apprécier
ce coin de paradis qu'est la côte ouest canadienne.
Fabrice Petit

MAGAviron
Numéro 31
Mars 2018

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