MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 27

courant est rapidement passé et qui devint un partenaire
d'entraînement. Mais lors de sa première année senior,
Jérémie fit surtout la connaissance, en équipe de France,
d'un homme qui allait profondément marquer sa vie et
sa pratique de l'aviron : Alexis Besançon. Missionné
pour s'occuper des bateaux non-olympiques comme le
deux barré et le quatre de couple poids léger avant de
reprendre également la couple PL A en 2009, l'entraîneur
a tissé avec le jeune Avignonnais des liens très forts.

"Et pourtant Alexis est quelqu'un de très discret,
souligne Jérémie , de très pudique et c'est tout à son
honneur, mais il y a une grande complicité entre
nous. 10 ans de haut niveau, ça crée des liens !"

Stany Delayre,
la même exigence
L'autre rencontre qui a marqué sa carrière est celle,
avec le Bergeracois Stany Delayre. Associés en deux de
couple poids léger suite aux championnats de France
de Cazaubon que Jérémie a remportés, la mayonnaise
a rapidement pris sur l'eau. "Il y a des gens avec qui

ça colle tout de suite, ce fut le cas avec Stany. On
n'avait pas le même tempérament, mais il était
tellement exigeant avec lui-même". Une amitié qui
s'est forgée au fil des années, et dont un des ciments fut
la déception de la finale des Jeux olympiques de Londres
en 2012. Les deux hommes partageaient les mêmes
objectifs sur l'eau, du temps ensemble en stage, ils ont
enchaîné les victoires, affronté les coups durs ensemble,
comme la blessure de Stany Delayre en 2013, la défaite
aux mondiaux d'Amsterdam en 2014. C'est aussi pendant
cette période que Jérémie a appris à lâcher prise, jusqu'à
la consécration en 2015, à Aiguebelette, avec enfin le titre

mondial en deux de couple poids léger avec ses deux
complices, Stany dans le bateau et Alexis Besançon aux
manettes, en coulisses, et quelques mois plus tard l'élection comme meilleur équipage de la saison internationale.

2016, l'année "compliquée"
"La France a des problèmes de riches en poids léger".
C'est ainsi qu'en 2016, à Lucerne, Jérémie Azou a
qualifié la situation de l'époque. Le jeune Pierre Houin,
une nouvelle fois deuxième lors des France bateaux
courts, monte dans le deux de couple poids léger à ses
côtés à la deuxième étape de coupe du monde qui se
tenait en Suisse. Il sera confirmé dans l'embarcation
suite à la régate. Le duo Azou-Delayre est cassé. "Ce
fut compliqué à gérer se souvient Jérémie , le choix

fut difficile, ce qui a manqué aussi, c'est de ne
pas nous avoir donné plus de visibilité plus tôt.
Humainement ça a été très dur, mais si Pierre
n'avait pas été essayé, j'aurais trouvé ça dur aussi".
Au-delà de l'aspect humain, la nouvelle association a
fonctionné sur l'eau : la dernière étape de coupe du
monde fut remportée, et surtout la marche suivante, la
plus haute qu'un rameur puisse espérer. Jérémie Azou et
Pierre Houin sont ainsi montés sur la première marche du
podium olympique en deux de couple poids léger. Une
consécration qui a commencé à faire réfléchir Jérémie sur
la suite de sa carrière. "Mes objectifs sportifs étaient

atteints, je n'avais plus rien à me prouver. Je n'ai
pas envie de faire des records. Si on avait remporté
Londres en 2012, j'aurais commencé à me poser la
question dès ce moment-là". Il a néanmoins décidé de
repartir sur une saison, remportant une nouvelle fois avec
Pierre Houin chacune des étapes de celle-ci et décrochant

MAGAviron
Numéro 30
Décembre 2017

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