MAGAviron - N°28 - Mai/Juin/Juillet 2017 - 58

Portrait de rameur

Cédric Berrest, toujours au

service de son sport
Il y a quelques
semaines, Cédric
Berrest annonçait
qu'il mettait un terme
à sa carrière de
rameur... mais pas
à sa carrière dans
l'aviron. Retour sur
la personnalité du
rameur qui a marqué
l'histoire récente de
notre sport.

usqu'à l'année dernière, lorsque Cédric
Berrest venait à Cazaubon, c'était pour
affronter ses adversaires sur l'eau. Mais
depuis cette année, c'est pour les accueillir
au ponton d'honneur et leur remettre une
médaille. Pour lui aussi et comme pour beaucoup
d'autres rameurs, son arrivée dans le monde de
l'aviron est une histoire de famille. "Mon père et mon
oncle étaient rameurs, raconte-t-il, mais c'est ma
grand-mère qui a poussé mon frère aîné à faire de
l'aviron. Il est entré au club de Niort et me racontait
ses histoires de compétition, les déplacements, les
soirées en camping". En 1999, alors qu'il n'a que 14
ans, il s'inscrit lui aussi au club niortais. "Je voulais
essayer, et je n'en suis jamais revenu. Ce que j'ai vécu,
être à l'extérieur, sur l'eau, ça me plaisait. En plus au
début, c'est très gratifiant car tu vas de plus en plus
vite. Je me suis vite pris au jeu".

Toulouse...
Déménageant sur Toulouse, il a rejoint l'Aviron Toulousain
et le pôle France qui à l'époque comptait de prestigieux
pensionnaires comme Bastien Ripoll, Alexis Saïtta. "Ca
me plaisait de côtoyer des gens comme ça, je me suis
rapidement intégré". Lui qui n'avait jamais que très rarement ramer avec son frère, âgé de 2 ans emi de plus que

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Numéro 28
Mai 2017

lui, va pouvoir le faire en 2002, en huit, sur le lac d'Aiguebelette pour les France. "Je m'en souviendrai toujours,
en plus le cadre était magnifique". Ses capacités et son
talent l'emmènent rapidement dans les rangs de l'équipe
de France. "S'entraîner auprès de rameurs comme
Adrien Hardy, Sébastien Vieilledent, c'est motivant
quand on est jeune". A tout juste 19 ans, il prend la route
d'Athènes et des Jeux olympiques et y prend part en
quatre de couple. Résultat des courses : une 13e place.
"On a pris une fessée, mais ça m'a donné envie d'y
retourner pour être encore meilleur". En 2008, il remet
ça mais à Pékin, toujours en quatre de couple, mais le
résultat est tout autre : une médaille de bronze à la clé.
Une belle récompense, mais obtenue au terme d'une
sélection compliquée. Quelques semaines après les Jeux,
Julien Bahain le contacte par téléphone pour lui proposer
un projet de double. "On avait discuté de la sélection
avec Jean-Raymond Peltier, c'était compliqué en
année post-olympique, mais on a demandé à avoir
notre chance ; il y avait quatre des meilleurs mondiaux
en double, mais il ne pouvait y avoir qu'un seul double
français. Ca allait être une question de gros egos et
de gros ergos". Cela aura des conséquences sur la suite
de l'olympiade, notamment sur l'ambiance du groupe
France. "On nous a mis et on s'est mis à l'écart, ce
n'est pas l'idéal pour la performance. Mais cela nous
a resserrés, et ça nous a aussi rapproché de Christine

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