MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 45

C

omme pour de nombreux athlètes,
l'aviron est une histoire de famille aussi
pour Benjamin Lang. Né il y a trente
ans dans les environs de Paris, c'est
vers ses 10 ans que ses parents ont
décidé de s'installer en région bordelaise pour fuir
la vie parisienne. Son frère aîné jouait au tennis à
haut niveau et devait intégrer l'école Pete Sampras.
Mais des problèmes de dos l'ont contraint à changer
d'objectif et de sport ; il s'est alors rabattu sur
l'aviron. Benjamin l'a alors suivi à l'Emulation nautique
de Bordeaux. "Au début j'ai détesté ça, se souvient-il,
j'ai pleuré pendant un mois pour arrêter, mais ma
mère avait pris ma licence à l'année et n'a rien voulu
savoir, puis j'ai commencé à aimer ça". Comme tous
les autres rameurs, même si l'aviron est un sport
difficile et exigeant, Benjamin Lang a trouvé à l'ENB
une seconde famille qui partageait les valeurs de la
sienne. "J'étais comme à la maison, j'ai compris cet
esprit de compétition, de dépassement de soi et j'ai
commencé à m'amuser". Observant ce qui se passait
autour de lui, il a un jour tiré la manche d'un grand
monsieur, Michel Andrieux. Il n'avait que 10 ans et
demi, mais quand ce dernier lui a demandé ce qu'il
voulait faire, il a répondu sans hésiter qu'il serait
champion de France et irait en équipe de France.
"J'ai commencé à m'entraîner, je ne me fixais pas de
limites, j'ai toujours cru que j'étais capable d'y arriver
et c'est en minimes que j'ai commencé à comprendre
que je pourrais être un bon rameur". Mais c'est en tant
que barreur qu'il a remporté sa première médaille en
minimes. "Michel Andrieux m'a toujours bien conseillé,
mais il me disait que vu mon gabarit, je n'aurais pas
la capacité d'aller un jour aux Jeux olympiques. Je
me disais qu'il n'y avait pas de raison, que je pourrai
y participer. Ce cheminement, je l'ai mis très tôt en
place, je croyais en moi".

Première paire B
Après le collège et le lycée, Benjamin Lang est entré en
classe préparatoire à Bordeaux. Première année senior,
celle qui est bien souvent charnière et au cours de laquelle
de nombreux rameurs mettent l'aviron entre parenthèses
pour privilégier leurs études. "Je ramais avec Guillaume
Sartelet, du SN Bergerac. J'avais entre 45 et 50 heures
de travail par semaine, mais Michel Andrieux m'a
poussé à caler une ou deux heures d'entraînement
par jour pour y arriver. On a fini meilleure paire B".
Après son année de prépa, c'est à l'école supérieure de
commerce de Montpellier que Benjamin a poursuivi ses
études. "L'habitude que j'avais prise de m'entraîner
souvent seul m'a servi là-bas, car j'étais vraiment seul !

J'étais hors structure fédérale, j'avais mon bateau
au Montpellier Université Club, je croisais rarement
quelqu'un. J'ai toujours été autonome, j'aimais bien
l'idée de m'entraîner à la dure, à la Rocky !"

Premiers rêves olympiques
Les trajets ne lui font pas peur non plus. Toujours étudiant
à Montpellier, il monte dans un deux sans barreur avec
Sébastien Lenté. Saint-Quentin Montpellier : 1 000
kilomètres. "Je faisais beaucoup de train, mais j'aimais
ça, découvrir d'autres lieux. Et j'ai accumulé pas
mal de points SNCF !" En 2008, les deux coéquipiers
terminent troisièmes aux championnats de France bateaux
courts. Les trois premiers bateaux peuvent prétendre à
entrer en équipe de France olympique. "J'ai eu le rôle de
remplaçant, mais cela m'a fait toucher du doigt le rêve
olympique. En 2012, ça a été l'apocalypse, avec de
nombreux revirements, il n'y a pas eu de quatre sans
barreur de rattrapage. Ca a été une vraie frustration.
Chaque cycle d'olympiade était comme une revanche
à prendre".

Nouveaux coéquipiers,
nouveaux bateaux
Avant ça, avec son master en entreprenariat en poche,
Benjamin a commencé à chercher un travail. En 2011, il fait
son retour en équipe de France. "Je n'avais pas d'aide
perso, se souvient-il, je vivais sur mes réserves, mais
je galérais ; je mangeais des pâtes tous les jours. Je
maigrissais, ça a alerté la Fédération qui m'a fait une
avance sur mes aides". Il a alors décroché un emploi
chez Bouygues Télécom et conclu une convention d'insertion professionnelle. "Les deux premières années, j'étais
à 50%, les deux suivantes à 75 % et la dernière, pour
préparer les Jeux, j'étais libéré à 100%". Après Londres
2012, Benjamin Lang s'est alors retrouvé embarqué dans
le projet du huit initié par le nouveau directeur technique
national, Patrick Ranvier. Projet qui s'est achevé en 2015,
sur les eaux du lac d'Aiguebelette, après de nombreux
rebondissements. "Ca m'a coûté cher. J'y ai laissé des
plumes personnellement mais aussi au niveau de la
performance. On a perdu du temps. Quand je vois tous
ceux qui sont ensuite restés à la maison et qui auraient
pu prendre part aux Jeux, ça génère beaucoup de
frustration". Alors que certains se posent de plus en plus
de questions, Benjamin sait qu'il veut rebondir et partir
pour Rio, même si ce n'est pas en huit. Nouvelle saison,
nouveau coéquipier. "C'est peut-être un de mes seuls
regrets sur ma carrière, ce manque de stabilité au
niveau de mes coéquipiers". Il reprend donc le chemin
de l'entraînement avec le Nantais Mickaël Marteau.

MAGAviron
Numéro 27
Février 2017

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Table des matières de la publication MAGAviron - N°27 - Février 2017

Couverture
Sommaire
Zoom sur Le Red Star, une étoile décidée à ne pas perdre sa place
Championnats de France et d'Europe d'aviron indoor Indoor 2017 : l'édition de la démesure
Publireportage Le LiteQuattro fait ses preuves
International Vers la fin des poids légers aux Jeux olympiques ?
Publireportage Pageot : trente ans au service de l'aviron
Pratique Financement participatif : Fosburit, un site dédié au sport
Lutte anti-dopage Dopage, un sujet sensible mais pas tabou
Evénement Red Bull Eléments : une vitrine en moins pour l'aviron
Portrait de rameur Benjamin Lang : lever le pied pour mieux revenir ?
Histoire La grande passion méconnue d’Alphonse Daudet : le canotage
French Rowing Class Pour la beauté du geste
Santé La ventilation du rameur
En bref Les news de l'aviron
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Couverture
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 2
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Sommaire
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Zoom sur Le Red Star, une étoile décidée à ne pas perdre sa place
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 5
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Championnats de France et d'Europe d'aviron indoor Indoor 2017 : l'édition de la démesure
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 7
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 8
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 9
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 10
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 11
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 12
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 13
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Publireportage Le LiteQuattro fait ses preuves
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 15
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 16
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 17
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 18
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 19
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - International Vers la fin des poids légers aux Jeux olympiques ?
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 21
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 22
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 23
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 24
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 25
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Publireportage Pageot : trente ans au service de l'aviron
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 27
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 28
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 29
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Pratique Financement participatif : Fosburit, un site dédié au sport
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 31
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Lutte anti-dopage Dopage, un sujet sensible mais pas tabou
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 33
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 34
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 35
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 36
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 37
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 38
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 39
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 40
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 41
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Evénement Red Bull Eléments : une vitrine en moins pour l'aviron
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 43
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Portrait de rameur Benjamin Lang : lever le pied pour mieux revenir ?
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 45
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 46
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 47
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Histoire La grande passion méconnue d’Alphonse Daudet : le canotage
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 49
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 50
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 51
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 52
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 53
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 54
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 55
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - French Rowing Class Pour la beauté du geste
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 57
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 58
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 59
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - Santé La ventilation du rameur
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 61
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - En bref Les news de l'aviron
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 63
MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 64
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