MAGAviron - N°25 - Hors-série - Septembre 2016 - 5

es athlètes le disent eux-mêmes : en année
olympique, on se prépare comme toutes les
autres années. D'ailleurs, comme nous l'avait
confié l'entraîneur du deux de couple poids
léger, Alexis Besançon, à Bellecin peu avant
le départ de l'équipe de France d'aviron pour Rio : "Si on
change quoi que ce soit, c'est qu'on est déjà dans la
défaite ; le stage terminal avant des Jeux olympiques
est le même qu'avant les mondiaux les autres années".
Et pourtant, ce à quoi pense un rameur de haut niveau
lorsqu'il se lève aux aurores le matin pour son premier
entraînement de la journée, c'est bien à cette finale
qui n'a lieu que tous les quatre ans, celle des Jeux
olympiques, les championnats du monde restant certes
importants mais seulement des étapes vers l'événement
sportif majeur. D'ailleurs, ne parle-t-on pas d'olympiade
pour définir les cycles sportifs ? La Fédération française
d'aviron, comme nombre de ses homologues dans tous
les sports olympiques, n'a-t-elle pas calqué son calendrier électif sur cette même période ?
Si beaucoup de choses se basent sur ce rythme quadriennal,
c'est aussi du côté des supporters que les Jeux olympiques
sont un rendez-vous particulier. La première victime sera
aussi la tirelire, qui passe un mauvais quart d'heure au
moment de mettre en place un déplacement aux JO. Un
premier aspect : la billetterie. Alors que sur des championnats
du monde, l'on peut parfois accéder au site gratuitement si
on sait se priver d'une place en tribune, aux Jeux olympiques,
pas le choix : il faudra passer à la caisse, souvent de longs
mois à l'avance pour espérer trouver une place le bon jour,
celui où l'on espère que son équipe, son bateau fétiche,
courra. Les plus passionnés s'acquitteront d'une somme
souvent non négligeable pour assister à l'ensemble de
la régate olympique, qui s'étale sur huit jours. Deuxième
aspect : le déplacement à proprement parler. Une fois les

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places en poche, il faut en effet prévoir le séjour sur place.
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dès l'arrivée dans le pays hôte, la magie
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enfin opérer. Si les tribunes peuvent être vues comme un
inconvénient par certains lors des mondiaux, elles deviennent
alors de véritables lieux de rencontres et de réunion entre
supporters des nations. Certaines sont organisées avec des
clubs de supporters férus et coordonnés ; dans les autres
cas, ce sont les couleurs des pays, clairement affichées par le
maquillage, les drapeaux, qui constituent un cri de ralliement
et créent des liens. On se rassemble alors pour encourager
les équipages qui défilent sur le bassin olympique, course
après course. On fraternise aussi avec les supporters d'autres
pays, soutenant leurs bateaux lorsque les nôtres ne courent
pas, et la réciproque se fait tout naturellement. A l'heure des
finales, les barrières tombent : tout le monde, quelle que soit
sa "classe" en tribune, se retrouve le long de la rambarde
pour fêter avec les athlètes médaillés le succès à ce qui reste,
malgré tout, le rendez-vous majeur pour lequel ils ont tant
travaillé pendant quatre ans. Car pour eux, le degré d'émotion
ressenti à ce moment-là est décuplé. Cet or olympique a
quelque chose de spécial : il récompense à lui seul tous les
efforts consentis jour après jour, pendant ces quatre longues
années et c'est avec leurs supporters, qui ont fait le déplacement pour leur témoigner un soutien inconditionnel, qu'ils
peuvent le partager.
Fabrice Petit

MAGAviron
Hors-série
septembre 2016

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