MAGAviron - N°25 - Août 2016 - 63

alors la règle. En 1900, sous une certaine pression, les
femmes ne sont admises qu'aux épreuves de golf et de
tennis et ce n'est qu'en 1976 que l'aviron devient officiellement une discipline olympique féminine à Montréal. En
1978, les rameuses font leur entrée dans le programme des
championnats FISA junior. En 1985, les féminines courent
sur 2000 mètres et se voient admises chez les poids léger.
Les rameuses françaises entrent progressivement dans le

jeu de l'aviron international. Pour l'équipe de France d'aviron,
Hélène Cortin et Christine Gossé s'offrent un premier titre
mondial en deux sans barreuse en 1993 à Roudnice et
récidivent leur exploit en 1994 à Indianapolis.
Cette évolution de la place de la femme dans la société
sportive se fait au même titre que dans d'autres domaines :
professionnel, culturel, politique, socio-économique...
Le législateur fait obligation aux fédérations sportives de
développer une pratique féminine dans leurs disciplines
tout en proposant des plateformes spécifiques : mères/
enfants, jeunes filles scolarisées, public féminin affecté par
des problèmes de santé avec la mise en place d'un dispositif aviron santé notamment chez les femmes atteintes de
cancer. Dans le même temps, les instances fédérales se
doivent d'avoir une représentation féminine optimale dans
un souci au moins de mixité, au mieux de parité. C'est ainsi
qu'environ un quart des bureaux ou comités directeurs
des instances nationales, régionales ou départementales
d'aviron sont composées de femmes. Certes, on est loin de
la parité vraie mais le processus est en route.
Ce plan de féminisation de la Fédération Française d'Aviron,
à l'identique de ce qui est proposé dans les autres fédérations sportives, se fait le long de plusieurs axes :
- Développement de la pratique sportive féminine
- Féminisation des instances dirigeantes fédérales
et déconcentrées
- Féminisation de l'encadrement technique
- Promotion et développement de la pratique sportive
féminine de haut niveau
Par rapport à d'autres fédérations sportives, la Fédération
Française d'Aviron n'est pas en retard dans ce domaine et
cela mérite d'être signalé.
D'un point de vue médico-sportif, la prise en charge régulière de rameuses de plus en plus nombreuses confronte
nécessairement le médecin du sport ou le médecin d'équipe
à des situations gynécologiques qu'il se doit de connaître,
certaines classiques et communes à divers sports, d'autres
plus spécifiques à l'aviron avec entre autres les problèmes
de gestion du poids. A l'inverse, les rameuses doivent
connaître les problèmes gynécologiques qui peuvent
survenir dans leur pratique sportive et être en mesure de
consulter dès que possible.
Ces questions de gynécologie du sport feront l'objet d'un
article ultérieur plus développé.
Comment terminer cet article autrement qu'en souhaitant
bonne chance aux rameuses qui auront l'honneur de
représenter la France sur les eaux du Lagoa Stadium de
Copacabana à Rio de Janeiro dans quelques semaines :
Anne-Laure, Céline et Perle aux prochains jeux paralympiques, Elodie, Hélène, Marie et Noémie aux prochains jeux
olympiques.

Michel Brignot
MAGAviron
Numéro 25
août 2016

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