MAGAviron - N°25 - Août 2016 - 36

Jeux olympiques

L'équipe de France

en route pour Rio

Quatre sans barreur masculin :
un bateau prêt à tout
Sitôt les championnats du monde d'Aiguebelette terminés,
le constat était unanime, aussi bien du côté des athlètes
que de la Fédération française d'aviron : la qualification

Valentin Onfroy, Benjamin Lang, Mickaël Marteau
et Théophile Onfroy en quatre sans barreur.

MAGAviron
Numéro 25
août 2016

en quatre sans barreur était possible ! Mais elle restait
incertaine, alors que le deux sans barreur était bel et bien
qualifié... De quoi motiver de nombreuses paires à briguer
la place durement acquise par Germain Chardin et Dorian
Mortelette. Mais les championnats de France bateaux
courts ont confirmé la hiérarchie nationale, ou du moins
ses leaders. Restaient donc quatre places à prendre pour
tenter d'aller à Rio. Ce sont donc Benjamin Lang, Mickaël
Marteau, suivis de Théophile et Valentin Onfroy, suivant sur
la liste à Cazaubon, qui ont eu la lourde charge d'ajouter une
nouvelle coque à la flotte tricolore. Quelques semaines pour
préparer le bateau, et déjà les championnats d'Europe de
Brandenburg étaient sur la route vers Rio. Première réussite
pour l'équipage tricolore avec le bronze sur les eaux allemandes. Un premier signe rassurant, mais venait ensuite le
rendez-vous fatidique : la régate finale de qualification olympique à Lucerne, en Suisse. Là encore, les quatre compères
se sont faits remarquer, avec un parcours sans tâche et,
au final, un passage au ponton d'honneur et une médaille
autour du cou. Breloque pour le symbole, car le véritable
enjeu était atteint : le quatre sans barreur, et par conséquent ses quatre moteurs, prenaient la route du Brésil ! Un
moment qu'ils ne sont pas près d'oublier avec un Benjamin
Lang euphorique, un Mickaël Marteau quelque peu sonné
encore loin de réaliser ce que la performance du jour impliquait, et les deux jeunes frères Onfroy, tout récemment
appairés et que rien ne destinait quelques mois auparavant
à ramer ensemble, qui allaient fouler le sol brésilien et en
faire frémir les eaux. Un bateau qui, avec sa qualification à
quelques mois à peine de l'échéance cruciale, n'a rien plus
rien à prouver, rien à perdre, mais tout à gagner. Ce qui fait
avancer le bateau, à chaque coup de pelle : la confiance
! Si elle était déjà préexistante entre Théophile et Valentin
Onfroy, elle fut également rapide à émerger avec Benjamin

La concurrence a évolué au fur et à mesure des années,
Germain Chardin et Dorian Mortelette en ont pris
conscience. "Avant on partait vite, explique le Dieppois,
on arrivait en tête avec de l'avance, on maîtrisait le 1
000 du milieu. Maintenant ça flotte de plus en plus, on
était au bord à bord avec tous à Aiguebelette et ça nous
a joué des tours. On sait qu'il faut maintenant être meilleurs de partout dans la course, sur les 2 000 mètres".
Si le début de saison est pour l'instant assez mitigé, il n'y a
pas d'inquiétude du côté de l'équipage, ni de leur entraîneur
Sébastien Bel. Techniquement, les deux rameurs sont sur la
même longueur d'onde depuis qu'ils rament ensemble. Leur
point fort : la confiance. "A l'entraînement ou en compétition, on a une confiance aveugle l'un en l'autre, poursuit
Dorian Mortelette. Quand on prend le départ, ça permet
de se relâcher ; on a la même vision de l'aviron, ça ne
s'explique pas". Les JO, un événement qui transcende :
"Même jeunes, à la télé, ça nous parlait. Il y a les coupes du
monde, les championnats du monde, mais les JO c'est vraiment autre chose, ce n'est pas évident à décrire. On pense
à Rio depuis Londres, ce sont des courses de dingues".
A Rio, les deux rameurs prendront part à leurs troisièmes
Jeux olympiques ensemble, les deuxièmes en deux sans
barreur. Médaillés de bronze en quatre sans barreur à Pékin
en 2008 avec Julien Despres et Benjamin Rondeau, ils
avaient tous les deux remporté l'argent en 2012 à Londres
derrière la paire néozélandaise.

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