REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°95 - 25

Photos : steve murez

des rares groupes français à être
encore détenu majoritairement par
une famille et qui n’a eu, en 65 ans
d’existence, que trois présidents :
Pierre Burelle, le fondateur, Jean
Burelle, le fils aîné, et Laurent Burelle,
le cadet, depuis 2001. C’est donc une
entreprise qui a des valeurs très fortes :
Le respect des autres, valeur phare
du groupe : ainsi les questions d’hygiène, de sécurité et d’environnement
sont systématiquement à l’ordre du
jour de tous les comités de direction ;
sur ces questions, la morale est audessus de la loi. Et cette valeur se
décline dans les 28 pays où nous
sommes implantés ; nous sommes,
par exemple, très attentifs aux conditions de vie de nos employés : nous
n’acceptons pas, par exemple, que les
ouvriers dorment dans des conteneurs
sur les parkings, qu’il n’y ait ni eau
froide ni chauffage dans les dortoirs …
même si cela est légal.
La transparence : à titre d’exemple, le
comité de direction participe à tous
les management meetings mensuels
organisés à l’étranger avec les dirigeants locaux. C’est l’occasion de souligner l’importance du travail poursuivi, d’évoquer la stratégie du groupe,
de ses orientations, etc.

L’attention portée à la satisfaction
pérenne de nos employés : il faut aussi
que nos collaborateurs gardent leur
capacité d’enthousiasme ; c’est un
facteur clé d’évolution de l’entreprise :
nos projets économiques sont toujours
associés à un projet humain. Dans la
croissance à venir, notre plus grand
challenge est la gestion des ressources
humaines et la pérennité du « PO »
way.

RM : Quelles sont les lignes
directrices de votre stratégie de
développement ?
JM. Szczerba : Notre stratégie s’articule
autour de deux grands axes :
La géographie : Le marché automobile
représente aujourd’hui 75 millions de
véhicules ; en 2015, la production
devrait atteindre 95 millions ; or 75 %
de cette croissance viendra des fast
growing countries. C’est donc vers ces
pays – notamment le Brésil, la Russie,
la Chine et l’Inde – qu’il faut orienter
notre développement ; et il faut le faire
vite, même en ayant crû en France et
en Europe de l’Ouest depuis 10 ans
notre CA dans ces zones respectivement de 15 et 35 % du total.
Comment s’y implanter ? En prenant
en compte le fait qu’on est dans un

marché du juste à temps. On n’exporte
rien : parce que les coûts logistiques
sont trop importants, et qu’il faut être
très réactif : les délais entre la réception de la commande et sa livraison généralement très courts - nous
imposent d’être à une distance de 10 à
30 kilomètres du constructeur. L’usine
est donc une barrière à l’entrée.
Les BRICs représentent aujourd’hui
10 % de notre CA. Notre objectif est
d’atteindre, dans 5 ans, 25 % de parts
de marché dans ces pays. Pour y arriver, nous poursuivons simultanément
une stratégie de croissance organique
et de croissance externe. La croissance
organique est soutenue par le développement des plateformes mondiales où
l’on va fabriquer le même véhicule, les
mêmes pièces, en Afrique du Sud, en
Argentine ou en Chine.
L’innovation – l’une des valeurs fondatrices de l’entreprise – constitue le
deuxième axe de notre stratégie de
développement. Nous sommes très
fortement aidés, en ce début du XXIe
siècle, par les contraintes environnementales, qui deviennent maintenant
légales, comme par exemple le CO2
au kilomètre. Tous les constructeurs
sont désor ma is con f rontés au x
mêmes obligations et aux mêmes

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mai/juin 2012

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