Val de Marne - N°307 - Décembre 2013 - (Page 24)

24 rencontres © M. GÉNON cons t ruire l e va l-de-m a rne La reine des glaces Karine Saporta chorégraphe, Fontenay-sous-Bois «J e l'ai appelé le Dansoir, parce que c'est une salle consacrée à la danse, qu'il y en a peu, et que j'aimerais que ça devienne un nom commun. » Un dansoir, comme un théâtre ou une philharmonie, ou comme la « maison » de la compagnie Karine Saporta, installée à Fontenay pour trois ans. Figure incontournable de la danse contemporaine en France, fière d'appartenir à cette génération de femmes qui a apporté un souffle puissant dans la création chorégraphique des années 1990, Karine Saporta connaît depuis longtemps le Val-de-Marne par le Festival du film de femmes de Créteil, dont ses photographies ont souvent fait l'affiche. De Créteil à Fontenay, le chemin du Dansoir était tout tracé et l'idée d'un échange entre la Un drôle de théâtre de planche s'est posé au printemps sur les hauts de Fontenay, à quelques pas de la salle Jacques-Brel. C'est le Dansoir, palais ambulant de la chorégraphe Karine Saporta. compagnie Saporta et les Fontenaysiens s'est vite matérialisée. « Je suis chorégraphe pour être reliée au monde et j'ai trouvé à Fontenay une ville utopique comme je les rêve. » Karine Saporta, qui a étudié aux États-Unis, a parcouru le monde avec sa compagnie, a dirigé le Centre chorégraphique national de Basse-Normandie, découvre dans la banlieue un sentiment d'appartenance et un engagement des habitants qu'elle n'a pas trouvés ailleurs... et qui l'enthousiasme. Lors des ateliers qu'elle mène avec les habitants, elle inscrit sa vision dans l'histoire de la danse et martèle l'importance des règles de la composition chorégraphique dont elle parle comme d'un artisanat, avec ses maîtres (Loïe Fuller, Alwin Nikolais), ses techniques, ses règles incon- tournables et ses secrets de fabrication. Cette rigueur vient comme en contrepoint à la turbulence qu'elle évoque quand elle dit son amour de la danse : « J'aime cet état vertigineux qui permet de se perdre, de lâcher prise et de communiquer avec l'autre de manière profonde. » On comprend bien que Karine Saporta soit tombée en pâmoison devant ce magic miror, ce palais des glaces qu'elle a poursuivi sur les routes des Flandres où il se louait pour les fêtes de village et dont elle a fait son royaume. Sous sa rustique carapace de bois, le Dansoir dissimule une piste glissante embrassée d'alvéoles de velours rouge brillant dans les reflets des miroirs biseautés. Le lieu idéal pour se laisser emporter dans le tourbillon du mouvement.■ PASCALE PISANI

Table des matières de la publication Val de Marne - N°307 - Décembre 2013

Couverture
ÉDITORIAL & SOMMAIRE
VIVRE
PANORAMIQUE Inauguration du T 7
RETOUR EN IMAGES
ACTUALITÉ La fête des Solidarités
COMMENT ÇA MARCHE ? Devenir famille d'accueil
CONSTRUIRE
ENTRETIEN Jean-Christophe Sarrot, journaliste à ATD Quart Monde
REPORTAGE Faculté de médecine du Kremlin-Bicêtre : les étudiants s'exercent sur des mannequins électroniques
RENCONTRES Karine Saporta, l'association d'étudiants Crok'Sciences, Stéphane Kulesza
DOSSIER Le réseau des solidarités en Val-de-Marne
DÉBATTRE
COURRIER ET JEUX
EN DIRECT DU CONSEIL
TRIBUNES
BOUGER
CULTURE Scènes en fête pour jeune public
SPORTS Le club d’apnée Les Dauphins de Nogent
DÉCOUVERTE Les ateliers du MAC/VAL
MÉMOIRE L'histoire du tramway en Val-de-Marne

Val de Marne - N°307 - Décembre 2013