Val de Marne - N°301 - Mai 2013 - 42

42 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

GROUPE FRONT
DE GAUCHE
PARTI COMMUNISTE
FRANÇAIS
PARTI DE GAUCHE
CITOYEN

Didier Guillaume
14e vice-président du Conseil général
chargé de la Démocratie participative,
de la Vie associative et du festival de l’Oh!
Questeur de l’Assemblée départementale

Droit au logement : une priorité du département
Notre pays, et particulièrement la région parisienne, vit une crise du logement qui pénalise de plus en
plus de nos concitoyens : 10 millions de personnes y sont confrontées, dont 3,5 millions sont très mal
logées, voire sans abri. Plus de 5 millions d’habitants sont en situation de grande précarité, en instance
d’expulsion ou vivant dans des conditions insalubres…

l manque 300 000 logements
en Île-de-France, dont 50 000
dans le Val-de-Marne, et le
nombre de demandeurs ne cesse
de croître dans nos villes. C’est
insupportable !
En 2013, la pression immobilière
reste très forte. Les exigences des
bailleurs sont, le plus souvent,
excessives, alors que le pouvoir
d’achat stagne. Dans le même temps,
les moyens des collectivités territoriales régressent, les empêchant de
mener des politiques de construction à la hauteur des besoins.
Au niveau gouvernemental, les crédits de la mission logement font les
frais d’une restriction budgétaire
confirmée par le ministre du Budget
pour 2014, avec une prévision de
5 milliards d’économies supplémentaires.
Dans ces conditions, comment
construire alors une politique per-

mettant de garantir le droit au logement pour tous ? L’exigence de
solidarité voudrait que soient créés
un véritable service public et une
sécurité sociale du logement. C’est
dans cet esprit que 33 associations
se sont mobilisées dans un collectif
pour une nouvelle politique du
logement, en exigeant un moratoire
sur les expulsions locatives pour
2013.
En mai 2011, une proposition de loi
a été déposée permettant l’interdiction des expulsions locatives
sans relogement. Mais il faut aller
plus loin. Nous y voyons une exigence morale et politique pour le
respect des droits humains, pour la
dignité de la personne.
C’est bien le manque de logements
sociaux qui met des familles à la
merci des marchands de sommeil
et de leurs taudis insalubres. Dans
une démarche d’intérêt général, de
solidarité et de mutualisation, nous

soutenons la proposition de
Patrick Doutreligne et de Christophe Robert de la Fondation
Abbé-Pierre : l’application immédiate et stricte de l’obligation faite
aux villes d’avoir au moins 20 %
de logements sociaux et 30 % dans
les territoires où la demande est
tendue.
En cas de refus, l’État, par l’intervention des préfets, doit réquisitionner les bâtiments vides et les
terrains vacants pour la construction sociale.
Dans le Val-de-Marne, le budget
2013 prévoit 8 millions d’euros
d’investissement pour le logement.
Et nous nous félicitons que Valophis Habitat (Office public de l’habitat du Val-de-Marne), comme
d’autres bailleurs, défende les
valeurs fondatrices et l’avenir du
logement social, en impliquant
notamment les représentants des
amicales de locataires. ■

Val de Marne - N°301 - Mai 2013

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