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TRIBUNES 41

DÉBATTRE EN VAL-DE-MARNE

GROUPE DES ÉLUS SOCIALISTES ET RÉPUBLICAINS

Mohamed Chikouche

Conseiller général Chargé de la politique de Ville Canton Alfortville Sud

Favoriser l’attractivité de nos territoires

Le rapport de la Cour des comptes « La politique de la ville, une décennie de réformes » dresse un bilan contrasté des réformes successives mais permet de faire un bilan de l’action publique afin de nous projeter. Car sous l’égide de notre gouvernement, la politique de la ville a besoin d’actions fortes et concrètes.

François Lamy présentait le 17 juillet dernier au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, un « plan pour les quartiers ». Conseiller général en charge de la politique de la ville depuis novembre dernier, je partage l’analyse de notre ministre de la ville sur le rapport de la Cour des comptes : « Nous sommes confrontés aujourd’hui à une superposition de dispositifs. Il faut concentrer les crédits là où nous en avons le plus besoin. Mais nous ne devons pas limiter notre action à six départements ». En effet, je m’étonne aussi de constater que les six départements retenus par le rapport, sans justifications ni critérisations spécifiques, ne soient choisis que sur le seul fait de disposer, suite aux émeutes de 2005, d’un préfet à l’Égalité de chances.

La situation socio-économique (revenus, RSA, chômage, famille monoparentale) du Val-de-Marne est comparable à celle de l’Essonne ou du Val d’Oise, voire plus fragile. 317 120 Val-de-Marnais, soit 24 % de la population départementale, résident au sein d’un territoire relevant d’une géographie prioritaire. Ces 93 quartiers répartis sur 28 communes donnent à voir de réels signes de fragilisation sociale. Néanmoins, ces territoires présentent aussi un formidable potentiel de dynamisme pour notre département en raison de leur indice de jeunesse et de leur caractère fortement familial (37 % de la population de ces quartiers a moins de 25 ans). Nous avons donc la responsabilité d’accompagner ces quartiers. C’est pourquoi d’ici juin 2013, je m’engage à visiter l’ensemble des quartiers du Val-de-Marne situés en zone prioritaire.

Soutenir autant l’urbain que l’humain

Aussi, avec les services départementaux de la politique de la ville, dont je souhaite saluer le travail de qualité ainsi que leur implication au quotidien, j’envisage de mener une réflexion sur l’évolution de la politique de la ville et de réaliser une cartographie départementale de l’ensemble des quartiers.

Au-delà de l’ensemble des projets de rénovation urbaine qui transforment et désenclavent, l’action départementale s’attache à soutenir l’humain. Deux dispositifs spécifiques pour lesquels j’ai souhaité mettre en place un règlement perdureront :

• Une enveloppe Encouragement des initiatives de proximité qui permet de soutenir les actions conduites dans les quartiers par les associations. Entre 2002 et 2011, 350 000 euros en moyenne par an soit 3 508 333 euros ont contribué à la réalisation de plus de 1 300 projets associatifs. En 2013, nous financerons plus de projets. o Une enveloppe de Soutien aux équipements de proximité, qui apporte un appui aux communes et intercommunalités pour la création ou la requalification de structures publiques situées au cœur des quartiers d’habitat social. De 2002 à 2011, plus de 15 millions d’euros ont été accordés pour la réalisation de 71 équipements de proximité. Ce dispositif de Soutien aux équipements de proximité est reconduit et doté d’une enveloppe complémentaire de 5 millions d’euros pour la période 2012/2017 afin d’amplifier le développement du lien social.

Un centre de ressources politique de la ville en 2013, un outil de partage au service de tous les acteurs du secteur

Enfin, depuis le début de l’année 2012, le Conseil général et la préfecture financent et pilotent une étude de faisabilité d’un centre de ressources politique de la ville. L’objectif est d’accompagner la qualification et de favoriser l’échange entre les acteurs du développement social et urbain, à commencer par les professionnels de la politique de la ville. Né d’un constat partagé, notre département manque, à ce jour, de lieux d’échanges et de pratiques, qui soient également un espace de réflexion. Nous entamons à la rentrée la 3e phase de l’étude qui doit nous conduire vers plusieurs scenarii concrets. Néanmoins, les enquêtes et échanges avec les professionnels et élus locaux montrent clairement l’intérêt d’une nouvelle structure sur une fonction de mise en réseau. Nous partagerons ensuite nos conclusions avec les partenaires qui souhaitent cofinancer afin, je l’espère vivement, que cette structure soit active dès l’été 2013.



LE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL • N°293 • SEPTEMBRE 2012