REPORTAGE 25

CONSTRUIRE LE VAL-DE-MARNE

Caroline Le Floch

Animatrice de prévention à la Poste, Nogent-sur-Marne

Postière et apicultrice

« La démarche m’a toute suite séduite. » Sur le toit de la plateforme industrielle courrier de Créteil, trois ruches ont fait leur apparition l’année dernière, au mois d’octobre. Leur installation marque l’engagement de La Poste dans une démarche de développement durable. Caroline Le Floch, animatrice de prévention dans ce centre postal, est l’une des trois bénévoles en charge des ruches et de leurs pensionnaires. « Je me suis lancée dans l’aventure de manière impulsive car je n’y connaissais pas grand-chose, confie l’apprentie apicultrice. Mais j’aime le miel et je suis adepte d’une hygiène de vie naturelle, par la consommation de gelée royale par exemple. » Venant du Luxembourg, cette variété d’abeilles est réputée pour sa gentillesse et donc adaptée aux néophytes. Et le terrain s’y prête. Entourées de potagers, d’acacias, de marronniers et de parcs, les 200 000 abeilles des trois ruches postales peuvent voler de fleur en fleur en toute liberté. « Une abeille butine environ 700 fleurs par jour sur un rayon de 3 km. Ici, elles s’y sentent bien », précise la jeune femme. Pour preuve, les 30 kg de miel issus de la première récolte de juin, offerts aux agents ainsi qu’aux clients. Encadrés et équipés par un apiculteur référent, les bénévoles s’occupent des nouveaux résidents avec grand soin : « L’hiver, on les nourrit avec du pain de sucre. Sinon, je monte toutes les semaines pour vérifier si elles ne manquent de rien. J’avoue que le site l’Abeille de France fait maintenant partie de mes favoris. » Le gros du travail s’effectue durant la récolte du miel. La deuxième récolte, en septembre, sera l’occasion de faire participer d’autres salariés du site. « C’est un moment qui permet de réunir les agents et qui crée de l’effervescence. La plupart d’entre eux sont curieux et on les emmène faire une petite visite », explique Caroline Le Floch. Face à ce succès, deux nouvelles ruches seront installées prochainement sur le toit. LAURA PODOROSKI

« Une abeille butine environ 700 fleurs par jour sur un rayon de 3 km. »

Michèle Monville

Présidente de l’association Accueil Familles Cancer, Saint-Maur-des-Fossés

À l’écoute des malades

* Son passage au centre hospitalier intercommunal de Créteil en tant que psychanalyste en oncologie – fonction qu’elle a créée en 1996 – lui a laissé un goût d’inachevé. « En dehors du milieu hospitalier, explique Michèle Monville, il y a peu voire pas de lieu pour accueillir les malades du cancer et leurs proches. » Pour combler cette absence, elle lance Accueil Famille Cancer. L’association qu’elle préside s’installe, au printemps 2009, au rez-de-chaussée d’une maison bourgeoise de Saint-Maur, à proximité de la gare RER. Le groupe d’écoute thérapeutique pour les personnes malades se réunit là le jeudi après-midi autour d’un café. On y vient librement, « sans rendez-vous, sans entretien préalable, sans obligation d’adhérer à l’association ». Ces réunions sont animées par une psychanalyste et une personne ayant une expérience personnelle du cancer. Une fois par quinzaine, le vendredi après-midi est réservé aux proches, conjoints, parents et enfants. « Tout le monde est pris en otage par la maladie, rappelle Michèle Monville. Entre deux traitements, la personne est à son domicile, avec tout ce que cela implique pour elle et sa famille. Comment gérer le quotidien, faire face à son angoisse ou à celle des autres ? On parle de tout cela, mais aussi de la pluie et du beau temps. C’est un moment d’échange, de partage d’expérience et de rencontre. » Tous ceux qui sont passés ici ont apprécié cette parenthèse même si, à chaque fois, « affronter le cancer est une histoire singulière, les personnes qui viennent ont des choses en commun. » Si les malades sont libres d’arrêter du jour au lendemain leur participation au groupe d’écoute, l’association se fait un devoir de ne jamais lâcher prise. « Nous sommes tenus par un engagement : accompagner la personne aussi longtemps qu’elle le souhaite ». Un devoir d’écoute. DIDIER BERNEAU

PLUS D’INFORMATIONS SUR : www.afcancer.fr ou au 01 43 97 38 59.



LE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL • N°293 • SEPTEMBRE 2012