Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°63 - Décembre 2016 - 21

Les clés
pour comprendre

Les missions du conseil
scientifique sont définies
par le règlement intérieur
du comité de bassin. Il
conseille et assiste ce dernier
par ses avis et ses
recommandations sur la
pertinence et l'opportunité
des grands projets envisagés
dans le bassin dans le
domaine de l'eau. Il élabore
une réflexion prospective
et construit ses avis sur
un état de la connaissance
scientifique disponible
et sur des délibérations
interdisciplinaires qui
en permettent la synthèse.

Intervention de Corinne Larrue, présidente du conseil scientifique,
devant le comité de bassin.

des réunions de cette instance pour mieux comprendre les préoccupations de ses membres et leur
proposer des thématiques de travail. Concrètement,
le conseil scientifique se réunit en assemblée plénière
délibérante au moins trois fois par an. Ses avis sont
construits sur un mode consensuel. Deux voire trois
séances plénières sont consacrées à un même sujet,
qui peut faire l'objet de travaux en petits groupes
d'experts, comme cela a été le cas pour l'avis sur le
SDAGE. En fonction des sujets abordés, et notamment lors des sessions consacrées aux enjeux du
littoral et de la mer, à l'agriculture, aux indicateurs
ou encore à la fiscalité environnementale, des experts
extérieurs ont pu également être auditionnés afin
d'enrichir nos réflexions de leurs retours d'expériences et de leur expertise dans le domaine de l'eau.
Autant que possible, et cela a par exemple été le cas
pour ce dernier sujet, des retours d'expériences à
l'étranger sont intégrés. À l'issue des débats, un avis
ou des recommandations sont formulés puis présentés au comité de bassin. Dans la pratique, durant la
dernière mandature, les avis que nous avons rendus
provenaient surtout d'auto-saisines, destinées à alimenter les travaux du comité de bassin par des réflexions plus prospectives sur les sujets émergents
et stratégiques que nous avons, en tant qu'experts,
estimé important de porter à la connaissance des
instances du bassin.

Vous quittez fin 2016 la présidence
du conseil scientifique après dix ans
d'exercice, quel regard portez-vous
sur l'action de cette instance ?

C.L. : J'ai accepté de participer aux travaux du conseil

scientifique d'abord en tant que membre à partir de 2003
puis de présidente depuis 2006 parce qu'il est, en tant
que scientifiques, de notre responsabilité d'accompagner
les décideurs des politiques publiques qui nous en font
la demande. Nos travaux ont permis des interactions
d'une grande richesse entre les acteurs politiques et les
acteurs scientifiques. Pour les décideurs, ce sont des opportunités de sortir de leur agenda à court terme pour
prendre le temps de la réflexion sur leurs actions et leurs
projets, et, du point de vue des scientifiques, cela permet
de se rendre compte des contraintes de l'action. Beaucoup
de travail reste à faire mais les échanges ont été intéressants et nos travaux ont irrigué les réflexions des instances de bassin, y compris sur les modes de territorialisation de leurs actions. Le conseil scientifique s'est
positionné sur une approche prospective et stratégique.
En ce sens, il est une instance très en amont qui pose
plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Nos
échanges ont été riches de convivialité et des nouvelles
idées qu'ils ont permis de produire. Pour le reste, nous
sommes tous conscients que nos travaux ne peuvent
avoir qu'un effet diffus, sur le long terme.
Catherine Salon
DÉCEMBRE 2016 -

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