Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 1)

Les nouvelles de l adoptée à Rio en 1992, le bilan de leurs avancées concernant la conservation de la biodiversité. Ce suivi sera réalisée à l’aune d’indicateurs de biodiversité qui intéressent à la fois le scientifique et l’homme politique. Il existe une grande diversité d’indicateurs de biodiversité pour les milieux marins et côtiers, mais il est possible de souligner le succès de l’Indice trophique marin (ITM). Ce dernier décrit l’évolution des niveaux trophiques moyens auxquels appartiennent les poissons débarqués par les pêcheurs. Il connaît une évolution négative depuis une cinquantaine d’année, traduisant une baisse plus ou moins directe de nombreux services écosystémiques. Or, la biodiversité marine est à l’origine de nombreux services écosystémiques : cycle de l’eau, renouvellement des pêcheries, énergies renouvelables, régulation de l’érosion et de l’envasement, tourisme, baignade… Ils sont si nombreux qu’ils pourraient être à l’origine des 2/3 de l’ensemble des services écosystémiques de la planète. Selon Harold Levrel, « ceci explique pourquoi il est essentiel de pouvoir les décrire finement et d’appréhender les dynamiques qui les animent, en particulier les dynamiques de substitutions. On observe en effet simultanément une substitution des services de prélèvement par les services culturels dans les pays du Nord (régression des activités de pêche au profit des activités de plaisance notamment) et une substitution des services de régulation par des services de prélèvement dans les pays du Sud (disparition des mangroves au profit de l’aquaculture par exemple) ». On peut ainsi souligner que les changements liés aux activités humaines ont été plus rapides au cours des cinquante dernières années qu’à toute autre période de l’histoire humaine ! Et les facteurs de changement, qui sont responsables de l’appauvrissement de la biodiversité et de l’évolution de la nature des services écosystémiques, ont tendance à s’intensifier © Ifremer / Érick Buffier numéro DÉCEMBRE 2008 Biodiversité Des indicateurs pour mesurer l’évolution Porter la question de la conservation de la biodiversité au même niveau que celle du réchauffement climatique sur la scène internationale, tel est l’objectif de nombreux travaux scientifiques menés depuis une dizaine d’années. Interview © Ifremer / Marc Taquet Yves Hénocque Responsable Scientifique Nature et Société Une vision globale à développer eur point commun ? Aborder les enjeux de la conservation de la biodiversité sous un angle socioéconomique en adoptant une « approche par les services écosystémiques ». Cette démarche s’est traduite par la mise en place de plusieurs travaux d’envergure, dont le plus important a été le Millenium ecosystem assessment (MEA). Ce programme, piloté par l’ONU et impliquant 1360 scientifiques, a donné lieu à la publication de nombreux rapports qui ont permis de faire un premier inventaire des « services » écosystémiques, regroupés en quatre catégories : l’auto-entretien, qui renvoient aux processus élémentaires du vivant (formation des sols, cycle des éléments nutritifs…) ; le prélèvement, relatifs aux usages directs des ressources vivantes (nourriture, eau, bois, ressources génétiques…) ; la régulation, qui garantit le bon fonctionnement des écosystèmes (régulation du climat, filtrage de l’eau, pollinisation…) ; les services culturels qui ont un rôle social essentiel (bienfaits récréatifs, esthétiques et spirituels…). Le MEA est devenu aujourd’hui la plate-forme intergouvernementale sur Les nouvelles de l’Ifremer n°107 L la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) suite à sa fusion avec le programme IMOSEB (Mécanisme international d’expertise scientifique sur la biodiversité). Cette plate-forme a pour ambition de représenter un organisme équivalent au Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) à l’échelle internationale pour la question de la biodiversité. APPROCHE INTERDISCIPLINAIRE « L’approche par les services écosystémiques a deux avantages essentiels, rappelle Harold Levrel, économiste à l’Ifremer au sein de l’UMR AMURE. Sa nature fondamentalement interdisciplinaire, avec un pied dans le champ de l’écologie et un autre dans celui de l’économie ; sa dimension pédagogique à l’origine d’un argumentaire qui permet de dépasser le discours « conservationiste », parfois stigmatisant et peu constructif ». En 2010, les États du monde entier vont dresser, dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique du 28 novembre 2008 P Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste ? J’ai débuté ma carrière dans les années 80 aux relations internationales, puis l’ai poursuivi au laboratoire côtier Environnement Ressources au centre Ifremer de Toulon. J’étais alors en lien direct avec les interlocuteurs locaux pour accompagner la Directive cadre de l’eau et je me suis beaucoup investi dans la gestion intégrée des zones côtières. En 2002, j’ai co-dirigé un projet en Thaïlande sur la thématique du développement local et de la gestion des ressources côtières, axé sur la cohérence entre mécanismes gouvernementaux, marché et société civiles, pour des processus de décision partagés. Il s’agissait d’élaborer une stratégie nationale en matière de gestion du littoral et de la mer. Au retour, j’ai intégré le Comité opérationnel mer et littoral du Grenelle en tant que membre de la direction « Prospective et strasuite page 2 f publiées dans “ Le Platax, poisson de la famille des éphippidés, au large des Seychelles dans l’Océan Indien “

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